Six œuvres retenues pour une session emblématique : la centième de Wallimage

  • 08.07.2020

Rarement une fin de saison fut aussi agitée chez Wallimage.
Ce mois de juin abritait en effet non seulement notre centième session de financement, mais également une impressionnante session exceptionnelle de refinancement post-COVID destinée à booster l’industrie audiovisuelle wallonne.
Sans oublier, mais comment le pourrait-on, la nomination de Virginie Nouvelle à la direction générale de Wallimage. L’actuelle directrice de Wallimage-Entreprises prendra les commandes de la société à l’automne, succédant ainsi à Philippe Reynaert, directeur du fonds depuis sa création.

Alors que nous attendions plutôt une session classique très calme, les producteurs nous ont à nouveau surpris en nous présentant des projets parfois étonnants qui ont naturellement demandé une longue analyse en profondeur et un arbitrage final précis du conseil d’administration.

Le CA réuni dans les bureaux de notre ministre de tutelle Willy Borsus à Namur a choisi six dossiers. L’investissement global est de 785 000 euros devant générer 4,3 millions de dépenses pour un retour en Région wallonne de 546,88 %

 

TROIS GRANDS RÉALISATEURS FRANÇAIS

 

Trois formidables talents français réaliseront leur prochain longs métrage avec le soutien de Wallimage.
 

Parmi eux, Philippe Lioret dirigera bientôt 16 ans, une version contemporaine et urbaine de Roméo et Juliette qui, comme toute son œuvre, respire l’humanisme et un savoir-faire scénaristique qui doit beaucoup à l’amour immodéré qu’il porte à tous ses personnages. C’est Gapbusters qui a décroché le poste de coproducteur belge de ce film très attendu qui succédera à des titres majeurs comme Je vais bien ne t’en fais pas, Welcome ou Le fils de Jean (pour n’en citer que trois). Des dépenses significatives seront effectuées chez Benuts, Bardaf, à l’équipe Wallonie, mais aussi par le biais de technicien (nes) qui accompagneront le tournage qui devrait débuter en octobre.

 

De son côté, Katell Quillévéré s’apprête à réaliser son quatrième long métrage après Un poison violent, Suzanne et Réparer les Vivants. Sur la lancée de son dernier film, elle sera coproduite en Belgique par Frakas pour une histoire d’amour atypique qui démarre en 1947 avec la rencontre d’une jeune mère célibataire répudiée par les siens et du fils d’une riche famille qui semble être le canard noir de la maison. Anaïs Demoustier (César de la meilleure actrice 2020) et Vincent Lacoste seront les héros magnifiques de ce drame bouleversant. Pas de tournage wallon, mais des dépenses structurantes comme une équipe de 11 personnes sur le plateau, de la postprod son et images (chez Dame Blanche Genval et Hush) et un peu de location pour TSF. Avec ce scénario, cette réalisatrice et ce casting, les chances de retrouver Le temps d’aimer à Cannes l’an prochain sont  évidentes.

 

Comme il a adoré travailler avec Tarantula sur son précédent film, Poissonsexe (qui sort bientôt), Olivier Babinet a explicitement exprimé son envie de renouveler l’expérience. C’est donc avec Benoit Poelvoorde qu’il racontera l’histoire touchante, mais également désopilante et un brin surréaliste (bien sûr)  d’une adolescente s’occupant de son père atteint de sclérose en plaques. Les VFX et le mastering se feront chez Mikros, le montage son sera confié à François Aubinet, le bruitage à Cob et le mixage son à Franco Piscopo chez Mute and solo. Pourquoi changer une équipe qui gagne ? On notera que le film vient tout juste de recevoir l’aide d’Eurimages pour la somme de 280 000 euros.

 

UNE PLONGÉE DANS LA SF

 

Le quatrième long métrage retenu par notre CA est une coproduction fort originale entre la Lituanie, la France et la Belgique. Chez nous, c’est 1080 (Benoit Roland, Nabil Ben Yadir) qui accompagne ce film de science-fiction se déroulant dans un univers post-apocalyptique. Avec son budget d’un peu plus de 4 millions, Vesper Seeds a pour mission de défier les géants américains sur leur terrain. Un challenge, mais le grand vendeur international XYZ y croit puisqu’il a investi 500 000 euros dans le projet pour s’assurer l’exclusivité des tractations mondiales. Quatorze Wallons travailleront sur le tournage lithuanien, la plupart à des postes clés comme la déco, les costumes ou les effets spéciaux live (SFX) qui seront signés par Lionel Lé. Toute la filière son est aussi Wallonne avec une postproduction prévue chez Genval les Dames qui, c’est à noter, mixera désormais les films Wallimage à Genval et retrouvera son éligibilité sur ce créneau. Enfin, une partie non négligeable des VFX  sera réalisée à Liège chez Mikros.

 

Une session Wallimage serait bien étrange sans une série à son menu. Malgré son titre, Endless Night est une création originale française destinée à Netflix et coproduite chez nous par Versus qui enchaîne donc les expériences télé après No Man’s Land (es -Fertile Crescent) et la Corde, également soutenues par Wallimage. Comme cette œuvre fantastique n’est pas un Netflix original, de réelles perspectives de recettes évidemment nous sont ici offertes. 24 jours de tournage sur 42 seront localisés en Wallonie (Jambes et La Hulpe) avec une équipe de 48 régionaux. Côté dépenses techniques, on note de la location chez TSF, de la post prod son et des VFX chez Benuts.

 

CAPSULES TEMPORELLES

 

Une semaine sur deux est sans doute le projet le plus étonnant qui nous ait été soumis à cette session. Média Services nous propose en effet une série de cinquante capsules télé de trois minutes qui seront diffusées dès l’automne juste après le JT de la RTBF. Un père divorcé (Jean-Jacques Rausin) y accueillera ses enfants chez sa nouvelle compagne (Carole Matagne). Une semaine sur deux, donc. Vingt-six Wallons sont concernés par la fabrication de ce programme intégralement tourné à Liège. Côté technique, on note de la location bien sûr, mais aussi toute la post production son chez Bardaf.

 

 

Photos : Unifrance