Les Ardennes profondes. Peu montrées dans le cinéma. Dont limaginaire, la mentalité et le tourisme local sont encore tout imprégnés de ces apparitions de la Vierge survenues dans les années 30, principalement à Beauraing et Banneux.
Je nai pas voulu refaire dans « JACQUES A VU » lhistoire des apparitions. Elle ne sont quun arrière-plan historique. Mais jai tenté dimaginer ce qui se passerait si aujourdhui, dans les années 2010, un phénomène comparable se reproduisait.
Désertés par la jeunesse, les villages ardennais se repeuplent désormais de néo-ruraux qui rachètent et rénovent les maisons, en quête dune vie quotidienne quils espèrent moins stressante. Mais il ny a pas que ça : les parcs dattractions et autres centres de vacances prolifèrent désormais, et pas quen Wallonie. Ils sont devenus, surtout en temps de crise, des substituts artificiels dexotisme, la compensation à des voyages lointains que lon ne peut plus se payer. Ils proposent des oasis de bonheur immédiat et leur promotion fait penser à limagerie de certaines sectes.
Je trouvais amusant aussi dinstaller des résonances (via la musique dambiance notamment) entre une pub pour le retour à la campagne, un Funny Park et le Vatican ! Ne promettent-ils pas tous des coins de paradis, chacun à leur manière.
Fable contemporaine, JACQUES A VU se veut donc une plongée dans la campagne profonde, ses contradictions économico-écologiques et son imaginaire à la fois terrien et magique.