Exceptionnelle, la première session de financement de 2018 l’est déjà au vu du nombre de dossiers soumis à Wallimage. Dix-sept projets ont été analysés et présentés au CA, obligé d’opérer des choix douloureux dans un panel convaincant. En articulant leur décision sur une série de critères économiques très objectifs, les administrateurs ont ainsi épinglé dix projets qui rejoignent ainsi le line-up de Wallimage.
Fer de lance du trio, Ma mère est folle est une comédie assez déjantée, qui sera mise en scène par la mythique Diane Kurys. Coproduite en Belgique par Nexus, cette friandise acidulée sera portée à l’écran par Fanny Ardant, Patrick Chesnais… et le chanteur Vianney. Au rayon des atouts du projet, 12 jours de tournage en Région wallonne avec 17 personnes (dont 8 chefs de postes), de la location et des dépenses de postproduction (notamment chez Dame Blanche).
Dans un tout autre genre, beaucoup plus tendu, The Bouncer (NDLR. le film a changé de titre ensuite pour s’appeler Lukas) est le cinquième film de Julien Leclercq (Gibraltar), un thriller d’action tonitruant emmené par… Jean-Claude Van Damme. En tournage depuis peu avec 11 jours en Wallonie. Derrière la caméra, on trouve 18 Wallons, dont 7 chefs de poste. La location de matériel a été effectuée chez Panavision à Marcinelle, le montage image et le mastering se fera chez l’Équipe Wallonie, le mixage son, le montage et le bruitage chez Dame Blanche. Bouncer est le premier long métrage de la nouvelle société de production 1080, réunissant Benoit Roland (Wrong Men) et Nabil Ben Yadir (Antilope Joyeuse).
Le dernier élément français de cette session est… Premier de la classe, une comédie, plus sociale, proposée par Umedia. Le film sera tourné en Belgique avec une équipe technique en partie wallonne. L’investissement de Wallimage amènera d’importants travaux de post-production dans la région : Mikros pour l’image, Dame Blanche pour le son et les VFX chez l’Autre Compagnie. La location de matériel sera, elle aussi, wallonne. Notons enfin que le personnage principal du film sera incarné par un jeune Waterlootois.
L’ECHAPEE BELGE
Deux films majoritairement financés en Belgique profitent de cette session pour rejoindre également le giron de Wallimage.
Ultime volet de la trilogie ardennaise de Fabrice Du Welz, entamée avec Calvaire et Alléluia, Adoration réunira deux comédiens wallons : la jeune Fantine Harduin (révélée par Michael Hanecke) et Benoit Poelvoorde Mais aussi Emmanuelle Béart, Peter Van den Begin, Laurent Lucas et Béatrice Dalle. Produit par Panique (Vincent Tavier), ce long métrage s’appuiera sur 21 techniciens wallons dont 7 chefs de poste. Les VFX seront réalisés par l’Autre compagnie et tout le matériel sera loué en Wallonie où se déroulera l’entièreté du tournage. Le montage et le mix son seront effectués chez Mute and solo et le bruitage à Genval. Le mastering se fera chez Mikros à Liège.
L’autre film porté à bout de bras par un producteur belge (Movi 3D) est The Queen’s Corgi, la nouvelle production de Ben Stassen et Vincent Kesteloot. Toutes les dépenses sont concentrées sur les 27 Wallons (dont 5 chefs de poste) qui œuvrent pendant 928 jours à la fabrication de ce facétieux projet. Les premières images présentées à Berlin sont extrêmement prometteuses et le meilleur exportateur belge de longs métrages devrait à nouveau vendre son film à travers le monde. Une excellente perspective pour Wallimage qui avait déjà apporté son soutien à Bigfoot Junior.
EN VOYAGE
Ce sera également la deuxième fois que Wallimage soutiendra le réalisateur canadien, Ken Scott. Après l’extraordinaire voyage du Fakir qui sortira le 30 mai, le CA du fonds a décidé de cofinancer Hana’s suitcase qui rappelle combien le devoir de mémoire est capital pour éviter que les grandes catastrophes qui ont marqué notre histoire ne se répètent trop facilement. Grâce à Tarantula, soixante techniciens régionaux vont participer à cette aventure pendant les 10 jours où l’équipe sera en Europe (Belgique et Tchéquie). On note aussi au rayon des dépenses de la location matérielle chez Eyelight, KG, Macadam car, et one-two one-two, la location du studio du PIL, l’étalonnage chez Mikros, etc. Cerise sur le gâteau : quatre rôles secondaires (importants) de ce film voué à un destin international seront wallons. Ils épauleront notamment … Donald Sutherland.
Petite production suisse audacieuse par son sujet et son approche, Atlas est coproduit en Belgique par Climax qui a eu un gros coup de cœur pour ce scénario puissant lors du premier marché de coproduction organisé en décembre au Be Film Festival. Les dépenses du film ne sont pas colossales, mais 15 personnes, dont 9 chefs de poste seront impliquées dans le projet. Les investissements belges sont concentrés sur la filière son, les VFX chez Benuts et la location de caméra à Liège. La postproduction image, l’étalonnage et le son seront confiés au studio l’équipe et le bruitage à Dame Blanche.
Minoritaires à cette session, les projets télévisuels ont néanmoins séduits les administrateurs puisque deux documentaires et une série étonnante viendront grossir le line-up de Wallimage
DEUX DOCUMENTAIRES, UNE SERIE
Image Création nous a amené Zenon l’insoumis, une plongée dans les œuvres croisées d’André Delvaux et Marguerite Yourcenar. 15 personnes dont 12 chefs de poste seront wallons dont la réalisatrice. La location de matériel et le travail du son (Genval) seront également effectués en Région wallonne.
Initié par Les Films de la Passerelle, Au bonheur des dames est un projet wallon… à 94%. Un record sans doute pour ce projet qui se penchera sur l’ingrat métier d’aide-ménagères et à travers lui sur l’inégalité qui existe toujours entre les sexes dans la répartition des tâches domestiques. 14 personnes seront à l’œuvre tandis qu’au rayon des prestations techniques, Cetemi (son et montage images) et Stand Up (montage et mixage son) sont dans l’aventure.
Last but not least, Wallimage s’est engagé à cofinancer Heirs of The Night, soit les deux premières saisons d’une série internationale pour les adolescents que nous a présenté Scope Pictures. Coproduit par les Pays-Bas, la Belgique, l’Allemagne, la Croatie et la Lettonie, ce projet ambitieux nous plonge à la fin du XIXe siècle où la survie des dernières familles de vampires éparpillées à travers l’Europe passe par l’union de leur descendance (les fameux héritiers de la nuit, donc). Onze techniciens wallons participeront au tournage, et tous les VFX seront réalisés chez Mikros à Liège qui s’occupera aussi du mastering. Satisfactions supplémentaires, le montage son se fera chez The Post Box, le mixage et le bruitage chez Dame Blanche à Genval.
