Le premier projet inattendu est … un film d’horreur. Pas un ersatz chic et intello de films de genre, mais un slasher pur jus doté d’un scénario audacieux et d’astuces qui devraient nous valoir un délire visuel assez intrigant. Welp/Louveteau (titre international vs titre francophone) a été mis en chantier par Potemkino qui nous a amené l’ambitieuse série The Spiral, une réussite totale en terme de production maîtrisée. Autre particularité: il s’agit d’un premier film signé par Jonas Govaerts qui, de l’avis général, a un potentiel proche de celui de Michael R.Roskam, avec qui il partage d’ailleurs le directeur de la photo bruxellois Nicolas Karakatsanis.
Le pitch ? Une bande de louveteaux débarque dans la Wallonie profonde pour un camp d’été. Et tombe sur un os: un ermite sanguinaire très inventif qui sera interprété par l’impressionnant Jan Hammenecker. Il nous a confirmé l’info du Chili où il tourne Mirage d’amour avec Fanfare, un autre long métrage financé par Wallimage. Sans gommer les particularismes nationaux qui font désormais l’originalité de ce type de production, Welp est taillé pour ravir les fans du genre partout dans le monde. Avec une Première exceptionnelle au BIFFF en avril 2014 ?
Tous les Chats sont gris (la nuit) est l’autre profil très atypique. Et c’est encore un premier film. Produit en solo par Tarantula Belgique (Mobile Home, Sous le Figuier), sans coproducteur étranger donc, ce tout petit budget n’est pourtant pas un oiseau pour le chat: au contraire. En tête de casting, on nous annonce même un duo pour le moins percutant: Bouli Lanners et Anne Coesens. Soit deux comédiens belges déjà récompensés aux Magritte qui jouissent en outre d’une vraie reconnaissance internationale. Le rôle principal sera tenu par une jeune fille de 16 ans. Un rôle qui attire beaucoup de convoitises, car le scénario est fascinant. On y suit une jeune fille qui pour retrouver son père biologique, contacte un détective privé… qui se croit l’homme qu’elle recherche.
Le parcours de la jeune réalisatrice Savina Dellicour est également original : après l’IAD, elle a poursuivi ses études en Angleterre à la NFTS, sous la tutelle de Stephen Frears. Son film de fin d’études a été nominé pour un student Oscar à L.A. et le suivant financé par Film 4 et le UK Film Council, a été sélectionné dans une trentaine de festivals internationaux où elle a obtenu plusieurs prix. Elle a aussi réalisé dix épisodes d’Hollyoaks, une série populaire pour la télévision anglaise. Prometteur ? Non, peut-être…
Il sera également question d’un duo exceptionnel en tête d’affiche de Tu l’appelleras Jeanne, le nouveau long métrage d’Anne-Marie Étienne, produit en Belgique par Scope Pictures. Ce sera d’ailleurs le premier film majoritaire belge de la société de Rixensart en tant que coproducteur délégué. Une grande première, mais surtout un aboutissement logique dans le CV de plus en plus complet de Scope.
On y verra une jeune femme de 35 ans, traumatisée par la mort de son fils, se réfugier dans un couvent pour tenter de se reconstruire hors du temps. Pour fuir le monde surtout. Mais sur place, Laura va rencontrer des femmes chaleureuses et pleines d’empathie qui pourraient bien, au fil des mois, briser sa carapace. Elle se lie ainsi d’amitié avec Sœur Jeanne, une quadra dynamique. Nous vous parlions d’entrée du casting et il est très excitant : Laura sera interprétée par Marie Gillain et Jeanne par Sandrine Bonnaire. A l’affiche on retrouvera Jacqueline Bir et la toujours verte Gisele Casadesus qu’Anne-Marie Étienne dirigeait déjà dans Sous le Figuier (autre film Wallimage, sortie en Belgique le 12 juin). Le tournage durera 38 jours, à la charnière de l’été et de l’automne. Entièrement en Wallonie.
Le dernier projet est par contre 100 % bruxellois. C’est aussi un cas particulier dans l’histoire du fonds mixte. Le dossier de Waste Land, produit par Epidemic avec Entre Chien et loup, avait été retenu par le C.A. de Wallimage/Bruxellimage en 2012. Mais le désistement de Matthias Schoenaerts et un tournage postposé ont obligé la production à reproposer son film. La somme attribuée ayant été récupérée, elle a été réinvestie dans le budget 2013 du fonds. Dura lex sed lex.
Dirigé par Peter Van Hees, Waste Land se tourne actuellement à Bruxelles avec un casting entièrement renouvelé puisque c’est Jérémie Renier qui remplace Matthias Schoenaerts. Il est flanqué de Natali Broods (Swooni, La Merditude des choses), Peter Van den Begin (Allez Eddy, Frits en Freddy, La cinquième saison), Jacques Delcuvellerie, Mourade Zeguendi et de la sculpturale Babetido Sadjo.
Le pitch, lui, n’a pas varié: lorsqu’il apprend que sa femme est enceinte, Léo perd pied et noie sa peur panique d’être à nouveau père en se consacrant corps et âme à une enquête très glauque. L’étrange meurtre rituel d’un jeune Congolais va le plonger au coeur d’une ville crépusculaire, dans laquelle il risque de se perdre. Egalement tourné avec un budget très serré, ce polar angoissant fascine déjà sur le papier. Il devrait surprendre jusqu’aux Bruxellois qui pensent bien connaître leur ville.
Pour découvrir tous ces films, une année de patience sera nécessaire. D’ici là, on vous tiendra naturellement au courant de leur développement.