Après avoir secoué la section Un Certain Regard à Cannes et la 3e édition des Magritte du cinéma avec A Perdre la Raison, Joachim Lafosse s’est attelé à l’écriture de son nouveau scénario inspiré de la fameuse affaire de l’Arche de Zoé, une association qui fit la une de l’actualité en octobre 2007 quand la police tchadienne avait arrêté les participants d’une opération « humanitaire » qui s’apprêtaient à emmener 103 « orphelins » tchadiens en Europe. Le réalisateur de Nue Propriété et Élève Libre renoue donc avec le fait divers pour examiner à la loupe les mécanismes qui ont mené des gens de bonne volonté à s’aventurer sur des terrains glissants. Avec un casting composé de Vincent Lindon, Valérie Donzelli, Emilie Dequenne, Reda Kateb, Yannick Renier, Catherine Salée ou Stéphane Bissot, Joachim Lafosse, toujours produit par Versus (on ne change pas une équipe qui gagne), va tourner neuf jours en Belgique puis 35 jours dans le désert marocain. Une aventure qui débutera mi-mars 2014 et pourrait intéresser les programmateurs d’un certain festival français puisque la copie zéro des Chevaliers sera prête en mars 2015.
Filmé entièrement en Belgique, plus précisément à Bruxelles, Black est un projet 100 % belge, initié en Flandre par Caviar, mais tourné en français par des réalisateurs allochtones totalement bilingues. Adil El Arbi et Billal Fallah ne sont pas des inconnus. Leur court métrage Broeders (lauréat du Festival du film de Gand) leur a permis d’obtenir une précieuse Wildcard du VAF grâce à laquelle ils ont tourné leur premier long métrage, Image. Comme ils n’aiment pas perdre de temps, ils ont déjà écrit un nouveau scénario qui raconte l’histoire d’amour compliquée entre Mavela, membre du gang du Black Bronx et Marwan, venu d’une bande rivale. Dans un univers violent, ancré dans une réalité bruxelloise que les réalisateurs promettent de retranscrire sans fard ni faux semblants, elle se voit brutalement obligée de choisir entre la loyauté et l’amour. Le film sera interprété par des acteurs bruxellois que la production caste sur le terrain. Il sera tourné cet été dans la capitale.
Le troisième projet est lui aussi 100 % belge ! Le Choix de Peindre est un documentaire réalisé pour la télévision par Henry de Gerlache et produit par Alizé. Il suivra les traces de Vincent Van Gogh dans la région de Mons Borinage. Cet épisode méconnu de la vie du peintre remonte à l’automne 1878. Van Gogh part alors à pied pour évangéliser les mineurs les plus démunis qui vivent entre Cuesmes et Hornu. Pendant deux années, c’est au cœur de la misère et des entrailles de la terre qu’il va décider de son destin : devenir peintre. Son choix de vie transformera à jamais son histoire et celle de l’art. Ce projet arrive à point pour jouir d’une exposition maximale avec Mons 2015. À ce moment, on parlera beaucoup du peintre en Belgique, mais également dans toute l’Europe.
Le dernier projet sélectionné lors de cette 16e session mixte sort de l’ordinaire. Il nous a été amené par Nexus Factory qui a longuement mûri ce projet fou avec ses complices, le luxembourgeois Bidibull et le français Partizan.
Le réalisateur de Moonwalk sera le français Antoine Bardou-Jacquet qui en a signé le scénario, mais le casting sera anglo-saxon, emmené par l’Américain Ron Perlman (Hellboy, la série Sons of Anarchy), Rupert Grint (Ron Weasley dans la série Harry Potter) et Robert Sheehan découvert dans les séries The Misfits et Love/Hate ou la trilogie Red Riding (d’après l’œuvre de David Peace).
Le scénario est très surprenant puisqu’on y suit un agent américain un peu givré envoyé en Angleterre pour rencontrer… Stanley Kubrick. Nous sommes en juillet 1969 et la CIA a très peur que la mission Apollo ne puisse se poser sur la lune. Elle décide donc de faire filmer un faux alunissage par le réalisateur de 2001, l’Odyssée de l’Espace. Juste au cas où…
Évidemment, tout va partir en vrille sur fond de rock psyché, de substances illicites et de petites magouilles entre dangereux truands prêts à tout. Ce délire sera tourné en avril et mai, en partie en Belgique (13 jours). Dame Blanche Genval et Digital Graphics seront largement impliqués dans le processus de postproduction.
