On se réjouit tout d’abord du retour de Frédéric Fonteyne. Produit par Patrick Quinet pour Artémis, Quartier Libre nous plonge en prison pour… y apprendre le tango. Présenté ainsi, le pitch semble bizarre. Si on précise qu’un gardien un peu lunaire (François Damiens) tombe sous le charme d’une visiteuse (Anne Paulicevich), qui vient saluer son mari et son amant (Jan Hammenecker et Sergi Lopez) enfermés dans la même cellule, on peut comprendre que les cinéphiles attendent avec intérêt de voir ce que le réalisateur de Max et Bobo, Une liaison Pornographique et La Femme de Gilles va faire de cette comédie dramatique plutôt délirante.
Comme son titre le laisse deviner, Hors Les Murs évoque aussi le monde carcéral. Mais ce n’est pas le vrai sujet du film. Le tout premier long métrage de David Lambert est produit en Belgique par Frakas avec Red Star Cinema pour la France, soit le duo qui est derrière Bye Bye Blondie. S’y ajoute Boréal Films, un partenaire québécois qui offrira une fenêtre supplémentaire à ce drame amoureux qui s’inscrit dans l’univers d’un Xavier Dolan. Après Vivre encore un peu, un court-métrage qui a fait verser des larmes de crocodile dans plus de 25 festivals internationaux, Hors Les Murs nous plonge au cœur d’une passion tumultueuse, bousculée par l’incarcération-surprise d’un des amants. Avouer qu’à travers ce scénario touchant et une note d’intentions alambiquée, on guette ici la naissance d’un nouveau cinéaste qu’on soupçonne majeur n’est pas trahir un secret. Si Quartier libre emploiera la dream-team des techniciens belges, Hors Les Murs s’appuiera, pour sa part, sur la jeune génération montante. La relève est assurée !
Face à ces deux longs métrages majoritairement belges, le conseil d’administration de Wallimage a choisi de coproduire un blockbuster français que nous a amené Scope Pictures. L’intérêt de soutenir Vivre c’est mieux que mourir, c’est que la production va massivement investir en Wallonie à travers son tournage, la location de matériel et des éléments de postproduction qui seront réalisés par Benuts digital, une compagnie qui s’installe à Mons. Sous son titre (provisoire) qui évoque James Bond, Vivre c’est mieux que mourir est un hommage aux films du grand Belmondo des années 60, comme Le Magnifique, par exemple. Mais l’atout commercial du dossier est encore ailleurs puisqu’il s’agit en fait du nouveau délire de la dream team qui a cartonné en France avec L’Arnacoeur: même réalisateur (Pascal Chaumeil), mêmes scénaristes, et un casting proche avec Romain Durys, François Damiens et Julie Ferrier. Seule la comédienne principale féminine change avec l’arrivée dans l’équipe d’une certaine Marion Cotillard dont on nous assure qu’elle est déjà un peu connue dans le milieu…
Le quatrième projet retenu est très particulier. Intitulé Waterloo, il nous fera revivre une des plus célèbres batailles de tous les temps avec faste et une vraie rigueur historique. Initié par Création et Mémoire et coproduit par une série d’acteurs économiques belges comme Araneo ou la RTBF, le film sera réalisé par Hughes Lanneau (Modus operandi, réalisateur du JT de la RTBF). Il s’appuiera sur les documents filmés lors de la gigantesque reconstitution de juin dernier, mais dépassera largement ce cadre grâce notamment aux interventions de DreamWall et Digital Graphics, deux sociétés de pointe installées à Marcinelle et Alleur. Proposé en salles dès 2013, Waterloo devrait être, sur toutes les télévisions européennes, le fer de lance international du bicentenaire de l’affrontement qui sera fêté en grandes pompes en 2015.