All Good press reviews

  • 23.05.2010

Avec un tel état d’esprit d’ouverture internationale, couplé à une exigence formelle évidente, All Good Children ne pouvait qu’enthousiasmer les rédacteurs de l’incontournable site Cineuropa. Au lendemain de la présentation publique du film, Bénédicte Prot a donc disséqué, les jeux interdits d’Alicia Duffy soulignant d’emblée que « la pupille du Festival de Cannes (sa résidence à la Cinéfondation en 2002 a donné lieu au court The Most Beautiful Man in the World, en sélection officielle en 2003), est à présent en lice pour la Caméra d’or avec son premier long métrage, All Good Children. »

Dès l’entrée en matière, on sait que le site a adhéré à la démarche de la réalisatrice : « Ce film d’éducation offre par petites touches progressives, soutenues par une photographie qui sait capter la magie et l’inquiétude d’un regard d’enfant (celui de Dara, dont la caméra scrute intensément les yeux bleus), un tableau réaliste du fait même de cette approche délicatement subjective. »

Avec un talent quasi impressionniste, la rédactrice évoque ensuite le moment où le long métrage quitte ses rails pour plonger les protagonistes et les spectateurs dans une tension de plus en plus dérangeante : « Les réflexions poético-névrotiques que ce dernier prononce en voix-off accompagnent la descente dans les ténèbres de son jeune esprit fragile et son recroquevillement dans une position foetale : plus la lumière est vive, plus l’obscurité noircit. Il n’y a qu’un pas dans le vide des chamailleries innocentes à la violence spontanée comme un moment d’oubli, de la pastorale à l’affreux dénouement dont le coup de départ est donné par un détonnant feu d’artifice. L’insecte dégoûtant du basculement dans la folie achèvera les restes du joyeux banquet champêtre des derniers moments de l’innocence. »

Sur« target= »_blank »>l’excellent blog cannois du non moins pertinent site Film de culte.com , Nicolas Bardot s’enthousiasme aussi :  » On ne sait évidemment pas le fin mot du jury Caméra d’or, mais tous les voyants sont au vert face à ce All Good Children, premier long métrage de la Britannique Alicia Duffy. Du conte, Duffy emprunte le décor, des bois qui bruissent de secrets, des enfants et une quête d’apprentissage, et puis il y a son regard à elle qui rend toute chose magique (les rayons du soleil dans une toile d’araignée, des insectes terminant les restes d’un repas à l’aube). Du conte, Duffy emprunte également la noirceur, car derrière les grands yeux du jeune héros, les beaux cheveux roux de sa partenaire, les premiers émois et l’onirisme bucolique se cachent la mort et ses traumatismes. Avare de paroles (on ne glose pas des masses sur la mort de la mère), All Good Children joue sur l’atmosphère, envoûtante ou orageuse, sensibilité à fleur de peau jusqu’à la brûler. Du conte, All Good Children a également la cruauté, la grâce aussi. Voilà une cinéaste sur laquelle il faudra compter. »

Evene.fr, traite lui d’All Good Children sous l’angle « ethnique » dans sa très intéressante section « Un film, un Pays » .
Une occasion idéale de taquiner d’emblée le cinéphile franchouillard : « En Irlande, il n’y a pas que les ’Lacs du Connemara’ contés par Michel Sardou, la lande et la Guinness. Il y a aussi un cinéma, souvent engagé, historique et politique, né de l’histoire douloureuse du pays et qui se tourne doucement vers l’avenir. »
Après une intro qui cadre en plan large le cinéma de là-bas, le journaliste zoome sur le film d’Alicia Duffy : « Entre triangle amoureux inavoué et quête de repères et de limites, ces jeunes gens gambadent innocemment dans la forêt avant de repeindre les murs de la maison familiale de « FUCK ». S’accrochant aux regards, la réalisatrice capte cet âge transitoire, où l’on se sent fort et vulnérable à la fois, innocent et coupable car inconscient de la conséquence de ses actes. Une approche naturaliste et éthérée pour un nouveau visage dans le paysage irlandais. »

Le site Internet Les Nouvelles News se penche, pour sa part, sur la vague des réalisatrices insulaires qui sont descendues en ce beau mois de mai à l’assaut de la Croisette, soulignant le fait peu souvent évoqué que « Les femmes sont un genre rare à Cannes. En tout cas derrière la caméra ». Un postulat naturellement partagé par Alicia Duffy qui  » continue à s’interroger sur les raisons : « l’industrie du film a tendance à exclure les femmes ». Mais au-delà de cet angle d’attaque, le texte insiste surtout sur la force d’All Good Children: « Grâce entre autres à deux excellents jeunes acteurs, une mise en scène et des images mêlant réalisme et onirisme, Alicia Duffy saisit de manière sensible cet entre-deux mondes. »

Les journaux et sites britanniques ont bien sûr suivi avec beaucoup d’attention la présentation du film à la Quinzaine. Dans le Guardian , Peter Bradshaw salue notamment la prestation du jeune Jack Gleeson : « Gleeson’s sky-blue eyes have an unearthly look, suggesting eerie depths, and his face is a picture of pain, wonderment, frustration and resentment. » Mais il n’hésite pas non plus à souligner l’excellent travail d’Alicia Duffy qui évite au film de sombrer dans les clichés qui le guettaient :  » But Duffy’s intelligence makes this film a success; with daring, she holds on to the feeling and texture of the visual scene. »

Signalons aussi que le site de la BBC offre encore aux cinéphiles curieux deux bonus bien sympathiques: une interview vidéo etun court métrage forcément rare signé par la réalisatice.

Une trajectoire à suivre, sans aucun doute.