Pour sa dernière session de l’année 2022, Wallimage a été confronté à des choix cornéliens, car si le nombre de projets soumis est plutôt dans la fourchette basse du fonds (11), la plupart des dossiers introduits proposaient des dépenses en Région wallonne très importantes, induisant des demandes proportionnelles.
Largo Winch, champion des investissements en région.
Alors que le titre est habituellement dévolu à des séries d’animation, le leader de la session est sans conteste Largo Winch, le prix du Danger, initié par Versus qui assure aussi la production déléguée. Ce troisième volet de la franchise sur grand écran sera dirigé par le Belge Olivier Masset-Depasse (Duelles) et repose sur un scénario bourré d’adrénaline qu’il a cosigné avec Domenico La Porta et Giordano Gederlini en modernisant deux BD de Jean Van Hamme. Avec 60 jours de tournage en Belgique, en Bulgarie et (surtout) en Thaïlande, le budget, s’il est imposant pour un film belge, reste très maîtrisé au regard des standards internationaux. Près de 3 millions seront dépensés en Wallonie pour une équipe de 65 régionaux incluant 14 chefs de poste. Le storyboard (Pascal Degrune), le matériel de tournage, la location des loges, la cantine et les SFX seront également wallons tandis que la postproduction sera effectuée chez Bardaf avec Thomas Gauder au mixage. Cerise sur le gâteau, Benuts bénéficiera d’une enveloppe de 800 000 euros pour 1000 jours de travail afin de gérer les effets spéciaux numériques et les génériques. Un dossier de rêve !
Si Largo va devoir batailler ferme pour s’en sortir face à de redoutables ennemis, c’est contre les éléments qu’Emilie Dequenne est forcée de lutter dans Survivre, un thriller d’anticipation tourné au Maroc par le réalisateur français Frédéric Jardin (Nuit blanche et de nombreux épisodes la série Engrenages). Umedia coproduit ce film de genre qui emmène 26 Wallons dont quatre chefs de poste dans le désert. La postproduction son (bruitage, montage, mastering) se fera en Wallonie tandis que Benuts effectuera une partie des effets spéciaux numériques.
Tarantula nous a présenté La mort viendra, un polar noir inspiré par Melville, que réalisera (en français) l’Allemand Christoph Hochhäusler. Sophie Verbeeck, Louis-Do de Lencquesaing et Vincent Romeo tourneront 15 jours en Belgique et 22 au Luxembourg et en Allemagne avec notamment 14 techniciens wallons à leurs côtés. Outre la location de caméra et de machinerie chez TSF, le montage son et le bruitage seront localisés au Pôle Image de Liège (Bardaf et Cob Studio).
Quatre projets d’animation pour nourrir les studios wallons
Si ces deux derniers films proposaient des dépenses plus réduites, les quatre projets d’animation qui ont été retenus feront des investissements très importants en Région wallonne.
Ténor de la session dans cette discipline, la saison 2 de Mick Le Mini Chef nous a été présentée par Agent Double. Cette comédie hybride (52 épisodes de 7 minutes) met en scène les aventures de deux jeunes passionnés, qui plongeront le spectateur dans un univers gastronomique où ils découvriront des recettes équilibrées, ludiques, variées et simples imaginées par le chef étoilé Nicolas Gautier. 50 % de l’animation de la série et du tournage live sera réalisé en Wallonie. L’ensemble de la postproduction se fera chez Genval-les-Dames dont la version française et le sound design, la musique sera signée Pierre Gillet. Du tout en un pour une maîtrise totale du sujet.
Avec un tout petit peu moins de 2 millions de dépenses wallonnes pour Les Gardes-Chimères, Belvision se situe, comme d’habitude, tout en haut de la hiérarchie des pourvoyeurs d’activités audiovisuelles pour la Région wallonne. Pour cette série en 2D de 52 fois 11 minutes, Dreamwall s’occupera des ¾ de l’animation, soit 39 épisodes. 21 personnes y seront à pied d’œuvre pendant un peu plus d’un an (19,45 équivalents temps plein) dont 4 postes cadres. En tout, ce sont 4.787 jours/homme qui seront prestés à Marcinelle. On notera avec satisfaction que, pour la première fois, Dreamwall atteindra la parité hommes/femmes dans l’équipe de réalisation.
Le Conseil décentralisé des coproductions a aussi décidé de cofinancer deux longs métrages d’animation.
Dinogames nous a été présenté par Beside Productions (ex-Belga Productions). Ce long métrage 3D de 75 minutes a été initié en Espagne. Deux sociétés wallonnes sont concernées par sa réalisation : Waooh ! et Zest Studio.. La postproduction image se fera chez Genval-les-Dames.
Pour la première fois en 28 ans d’existence, les Films du Fleuve des frères Dardenne coproduiront un film d’animation. Un long métrage de prestige, faut-il le préciser, puisqu’il sera réalisé par l’Oscarisé Michel Hazanavicius sur un sublime scénario de Jean-Claude Grumberg. Bernard Devillers ex-Mikros Liège) supervisera le processus d’animation de La plus précieuse des marchandises tandis qu’une équipe globale de 24 Wallons participera à ce dessin animé 2D (les termes sont revendiqués par la production). 21 personnes travailleront chez Waooh ! tandis qu’étalonnage et mastering se feront chez Sondr Wallonia et le bruitage chez Genval-les-Dames.
Au-delà de ces sept nouveaux projets, Wallimage a confirmé sa participation à Io Capitano (Tarantula) et Un coup de Maître (Scope) qui nous ont été représentés après reconfiguration des coproductions initialement présentées.
Premier bilan 2022
En tout, c’est donc 1.8 million d’euros qui a été investi dans cette dernière session de 2022 pour des dépenses wallonnes estimées au minimum à 11,6 millions.
Cette session conclut une année 2022 qui aura vu Wallimage investir 6.878.500 euros dans 43 œuvres pour des dépenses régionales cumulant a minima à 42.033.694 euros, soit un ratio de réinvestissement record de 611.08 %. Le bilan circonstancié 2022 de Wallimage, toutes sections confondues, sera présenté à la presse et à la profession le 15 mars prochain à Mons et publié dans la foulée sur notre site Internet.
