UN PEU DE TECHNIQUE
C’est une évidence : de plus en plus de films sont tournés sur support numérique dématérialisé. Cette évolution s’accompagne d’une recherche d’un rapport qualité/poids de fichier le meilleur possible. Pour résoudre cette équation, les principaux équipementiers (Arri, RED) proposent l’enregistrement en mode RAW, soit l’enregistrement direct des données issues du capteur de la caméra. On vous passe les détails techniques un peu complexes (Paul Englebert, le magicien de l’image chez DBG se fera un plaisir de vous expliquer tout cela si vous le contactez – 02/653.73.23), mais il faut savoir que dans le cas d’enregistrement RAW, ce calcul n’est pas fait par la caméra, mais bien par une station de travail en aval. Au fil des ans, la définition brute (nombre de pixels captés) s’est élevée sur toutes les caméras. Et tant mieux ! Cela permet à la vidéo de se positionner aujourd’hui en termes de qualité d’image captée au niveau de la bonne vieille pellicule.
À l’heure actuelle, chaque image pèse donc très lourd et leur enchaînement n’est plus manipulable par des systèmes de montage usuels comme Avid ou Final Cut Pro. Il faut savoir qu’une heure de rushes RAW représente environ 600Go tant avec l’Alexa qu’avec l’Epic de RED.
En plus, dans le but de ne perdre aucune information ni dans les hautes ni dans les basses lumières, les images enregistrées sont « désaccentuées ». Le contraste et la saturation sont intentionnellement limités. Ainsi, aucune donnée ne risque d’être écrêtée. Mais si elle n’est pas traitée en aval, l’image a l’air totalement délavée.
En résumé, les images numériques captées par la caméra (les rushes) ne sont pas utilisables telles quelles pour le montage et la post production. Il est nécessaire de passer par une étape de « Développement Numérique ». C’est ce que permet le DNA mis en place par Dame Blanche Genval.
L’APPORT DU DNA
Le DNA est un labo itinérant qu’il est possible de louer à la journée ou sur une durée plus longue. La station est mise en œuvre par un opérateur/étalonneur qui fournit une réelle consultance encadrant toute la chaîne numérique. Elle permet la vision, le contrôle et le traitement rapides des rushes de manière fiable sur le plateau. Au bout du compte, cette démarche induit des économies lors de la phase de postproduction tout en optimisant la qualité initiale de la prise de vue.
Ce service apporte d’autres avantages non négligeables : les rushes ne risquent pas d’être perdus ou abîmés, car les cartes mémoires sont déchargées sur des disques sécurisés avec contrôle de transfert et rapport de copie. Pour les assurances, cette option représente bien moins de stress. Et donc la perspective de contrats moins onéreux pour la production.
À partir des rushes présents sur les cartes d’acquisition de la caméra, le labo mobile DNA réalise deux copies sur des disques durs transportables Et ce, chaque jour de tournage. Les disques durs des rushes journaliers sont nommés LabRoll. Un est fourni à la production. Il s’agit d’une copie miroir des rushes qui font office d’archives. La production reçoit aussi des fichiers QuickTime préétalonnés pour vision de contrôle. Pendant le tournage, un moniteur de référence et des instruments de mesure permettent au chef opérateur de visionner les rushes dans les meilleures conditions. Les réglages d’étalonnage des rushes se retrouveront lors de l’étalonnage final après le montage.
Le monteur dispose pour sa part de fichiers Apple ProRes ou DNXhd préétalonnés.
Une fois par semaine par exemple, l’autre exemplaire des LabRoll contenant les rushes DPX sont envoyés au labo de post production. L’étalonnage démarrera donc soit à partir des rushes bruts (RAW), soit à partir des images déjà préétalonnées telles que vues pendant le montage.
Évolution? Révolution? Un peu des deux. Pour les sociétés de production, le recours à ce service loin d’être une … DNA (dépense non admissible, donc) serait plutôt une DBI (dépense bientôt indispensable.