Ces récompenses étaient attribuées par divers jurys, à l’exception des cinq plus importantes: le meilleur film, le meilleur réalisateur, les meilleurs acteurs et le meilleur scénario ont été élus sur le net ou par courrier par les 2900 membres de l’Académie dont 89 Belges. Ceci place la Belgique en neuvième position en termes de nombre de membres. L’Allemagne en compte 492 suivie de la Grande-Bretagne et la France.
Depuis la création des European Film Awards en 1988, les productions belges avaient remporté en tout neuf prix avant cette dernière édition. Parmi les lauréats on peut citer Jaco Van Dormael (Toto le héros), les frères Dardenne (Le gamin au vélo) et Hans Van Nuffel (Oxygène).
Hier, le quota national a bien progressé.
La Belgique s’est en effet distinguée avec une série de prix prestigieux : Veerle Baetens, héroïne brisée de The Broken Circle Breakdown a été élue actrice de l’année pour sa prestation incroyable dans le film de Felix Van Groeningen. Sur scène, elle nous a offert un speech d’une folle émotion qu’elle conclut en remerciant… la Belgique qu’elle veut continuer à voir unie parce qu’ »ensemble », dit-elle, « on réalise des choses formidables ».
Veerle était opposée à Keira Knightley (Anna Karenine), Naomi Watts (The Impossible), Luminita Gheorghiu (Child’s Pose) et Barbara Sukowa (Hannah Arendt). Solide !
Comme on le savait déjà depuis quelques mois, Vincent Bal a décroché avec Nono, The Zig Zag Kid, le prix du jeune public, remis par un jury de 600 jeunes spectateurs réunis pour visionner trois films sélectionnés. L’annonce de sa récompense a néanmoins été intégrée à la soirée, car elle fait partie intégrante du palmarès officiel.
Plus inattendu sans doute, mais formidablement enthousiasmant, Tom van Avermaet s’est vu octroyer l’Award du meilleur court métrage européen de l’année pour Dood Van een Schaduw/Mort d’une ombre, le court métrage avec Matthias Schoenaerts et Benjamin Ramon. Les effets spéciaux de ce petit bijou nommé aux Oscars 2013 ont été réalisés à Alleur par Digital Graphics. Proficiat, messieurs Umé !
La dernière récompense belge de la soirée concerne directement Wallimage : l’Award du meilleur film d’animation a été décerné à Ari Folman, pour son déroutant Congress, coproduit chez nous par Entre Chien et Loup et cofinancé par le fonds wallon.
Depuis le début, Diana Elbaum soutient le projet à bout de bras. Sa société s’y est totalement impliquée et a permis à deux studios belges de collaborer à la réussite artistique du long métrage: le studio Walking the Dog a travaillé à l’animation tandis que Mikros Images Liège planchait sur les Effets Spéciaux. Ari Folman n’a d’ailleurs pas manqué de le rappeler sur scène.
The Congress raconte l’histoire de Robin Wright (dans son propre rôle) qui se voit proposer par la Miramount d’être scannée numériquement. La société de production pourra ainsi librement exploiter son image au cinéma. VIngt ans plus tard, Robin Wright est l’invitée d’honneur du Congrès de la Miramount Nagasaki qui présente sa dernière invention : vivre son film sur simple prescription…
Ce pitch alléchant est adapté du classique de la littérature de SF, Le Congrès de Futurologie écrit par Stanislas Lem en 1971. Relever ce défi totalement dingue qui mêle animation et film live a pris de longues années à Ari Folman, réalisateur révélé au Festival de Cannes 2008 avec Valse avec Bachir. The Congress a d’ailleurs fait, cette année, l’ouverture de la Quinzaine des réalisateurs sur la Croisette.
Pour le reste c’est La Grande Bellezza qui a remporté l’European Award du meilleur film. Son acteur principal, l’Italien Toni Servillo a été élu meilleur acteur et Paolo Sorrentino, meilleur réalisateur.
Rendez-vous est déjà pris l’année prochaine à Riga. Avec les frères Dardenne en front de bandière?