Une 91e session majoritairement … majoritaire !

  • 25.10.2018

Huit projets audiovisuels sélectionnés, dont cinq initiés en Belgique ! Cette 91e session de Wallimage est à marquer d’une pierre blanche. Pour une fois, le CA n’a pas eu à délibérer trop longtemps, car les dossiers choisis se démarquaient largement, notamment par la qualité de leurs dépenses en région et le réalisme de leur demande, par un caractère wallon assez marqué et, pour certains, par un intérêt stratégique indéniable vis-à-vis de l’industrie régionale. Au menu de cette éclectique sélection : quatre longs métrages de fiction, deux documentaires et deux séries d’animation.

La naissance des arbres de Laura Wandel, proposé par Dragon Film sera le premier long métrage d’une jeune réalisatrice très prometteuse qui, avec Zoé Wittock ou Virginie Gourmel, elles aussi cofinancées par le fonds wallon, représente à l’évidence ces femmes qui sont l’avenir de … notre cinéma. Pour ce budget modeste 100% belge, les dépenses se répartissent entre la location de matériel (TSF Liège), la post prod chez Dame Blanche Genval et 25 personnes dont 11 chefs de poste. On a clairement affaire ici à un film de festival et vu la précédente sélection du court métrage Les Corps étrangers sur la Croisette, une projection cannoise n’est évidemment pas à exclure.

La thématique forestière est aussi en vigueur pour François Pirot dont Tarantula produira le deuxième long métrage de fiction : La vie dans les Bois. Sept ans après Mobile Home, le réalisateur revient à la fiction avec un sujet qui lui est cher : que faire de sa vie ? Les personnages sont juste un peu plus vieux que dans Mobile Home, l’humour un peu plus surréaliste, le scénario tout aussi accrocheur. 16 jours de tournage sur 33 prendront place en Wallonie. Tout le matériel sera loué à Liège chez TSF, les loges chez Macadamcar, la cantine sera assurée par Iris, le montage se fera chez Cineregie et les VFX chez Mikros Liège. Car oui, il y a cette fois quelques effets spéciaux délicats au programme. En tout, 35 Wallon.ne.s dont 10 chefs de poste seront à l’œuvre sur ce film.

 

Réalisateur ET producteur, Marc-Henri Wajnberg va essayer de nous offrir un film parfait. Autant vous dire que ce ne sera pas simple, car son héros aura d’abord à convaincre les financiers d’investir dans un film original qui va vite se retrouver transformé en un projet hybride selon les envies et les délires de chacun. Très drôle, The Perfect Movie nous promet un casting surprenant (qu’on ne vous révélera que quand il sera 100% confirmé). Coproduit en Roumanie, il sera néanmoins tourné en grande partie en Région wallonne avec 29 régionaux, dont 8 chefs de poste. La location électro, éclairage et machinerie se fera chez Eye-Lite, les caméras et le montage images chez Oufti !, le travail du son chez Genval.

 

DEUX DOCUMENTAIRES

 

Les deux autres dossiers belges retenus sont des documentaires. Le premier nous a été amené par la jeune société Agent Double qui se fait rapidement un nom dans le remuant club des producteurs wallons. Réalisé par Idriss Gabel (Je n’aime plus la mer), L’Aumonier et le nazi cerne les souvenirs étonnants d’un aumônier protestant né à Waterloo qui fut le confident de Rudolph Hess pendant ses dernières années d’incarcération à Spandau, dans une prison fantôme où l’officier nazi était le seul pensionnaire. Un récit fascinant qui s’attarde beaucoup sur la personnalité attachante de l’homme de foi qui s’avère être le grand-père du réalisateur qui a coécrit et tourné le projet avec sa cousine. Une belle affaire de famille. Toute la post prod de ce petit budget se fera chez Dame Blanche, la Location du son chez Twins audio et le montage son chez  Stand Up !

 

Le nom d’Idriss Gabel est indissociablement lié à celui de Thierry Michel qui nous amène L’école de l’impossible, non pas une suite, mais un film inspiré par la réussite des Enfants du Hasard, son précédent documentaire. Le réalisateur retourne donc avec sa productrice de toujours Christine Pireaux sur les bancs de l’école à la rencontre d’un établissement où la mixité sociale n’est pas un vain mot, portée par un directeur enthousiaste qui a décidé que rien n’était inéluctable. Au grand dam parfois du personnel enseignant. Quasi tout sera wallon dans ce projet produit par les films de la Passerelle sur lequel officient 11 régionaux, dont 8 chefs de postes.

 

UNE PREMIERE POUR WALLIMAGE

Derrière cette armada belge, un long métrage initié à l’étranger a réussi à se frayer un chemin parmi les lauréats de la session. Coproduit par Scope Pictures, Musique de Chambre est le nouveau long métrage de Christophe Honoré. Toujours aussi personnel, le réalisateur français réunira Chiara Mastroianni, Vincent Lacoste et Camille Cottin pour un improbable méli-mélo amoureux, fantastique aussi, faisant fi du temps et des vraisemblances. 39 Wallon.ne.s dont 11 chefs de poste seront en action sur ce projet dont un premier assistant, réal, le cadreur, un régisseur…. Eye Lite fournira le matériel, KGS la machinerie, Macadamcar les loges, la cantine sera Iris tandis que le studio l’équipe Wallonie/Filmik s’occuperont du scan, de l’étalonnage et du mastering. Objectif Cannes bien sûr pour ce long qui sera prêt en mars 2020.

 

 

DEUX SERIES D’ANIMATION

Une session de Wallimage ne serait pas complète sans un projet d’animation, le secteur qui a probablement le plus profité du soutien du fonds en Wallonie. Cette fois, ils sont même deux, articulés sous forme de séries qui apporteront CHACUN plus de 4000 de jours de travail dans notre région. De quoi nous enthousiasmer !

Kid Lucky, qui contera les aventures du jeune Lucky Luke, un cowboy pas encore solitaire, mais déjà très remuant, sera en partie réalisé chez Dreamwall. Une aubaine pour les équipes qui travaillent actuellement sur Abraca et qui pourront donc rester à Marcinelle pour œuvrer une année supplémentaire sur un autre projet en 2D à forte visibilité. En attendant la deuxième saison de Petit Poilu ? Garder ses meilleurs éléments est un des grands défis auxquels sont confrontés les studios wallons. Ce projet est donc doublement intéressant pour Dreamwall.  25 personnes dont 6 chefs de poste seront à l’œuvre pour accomplir environ 25% du travail global, soit 580 jours de layout, 2967 jours d’animation, 516 jours de compositing.

L’autre projet, supervisé par Be Films, va alimenter le pipeline d’une société liégeoise en plein renouveau ! Outre le bruitage et tous les doublages chez Genval les Dames (la VO originale canadienne sera en anglais), toutes les dépenses de Hello Charlie sont en effet centrées sur le studio Waooh ! qui va s’occuper du layout et d’une partie de l’animation soit une équipe de 22 personnes dont 5 chefs de poste et 16 animateurs durant 325 jours. De quoi booster la société pour une année supplémentaire.