Fer de lance du cinéma d’animation en Wallonie, le studio développé au sein des établissements Dupuis à Marcinelle a pu bénéficier depuis sa création des soutiens croisés de Wallimage Coproductions et Wallimage Entreprises pour perfectionner son savoir-faire et décupler sa réputation. L’an dernier, la Tortue Rouge, en partie réalisé par les magiciens carolos, décrochait à Cannes le prix Spécial Un certain regard avant, par exemple, d’empocher deux Magritte du cinéma belge.
Quand on fait le bilan de l’impact qu’ont eu les investissements de Wallimage sur l’industrie wallonne ces seize dernières années, on constate rapidement que le secteur de l’animation est un de ceux qui s’est le plus épanoui. De plus en plus excitants, les projets se sont multipliés permettant à des studios wallons comme Digital Graphics ou DreamWall, de travailler sur des œuvres ambitieuses, reconnues internationalement. Wallimage s’est ainsi retrouvé quatre fois (QUATRE !) nominé aux Oscars grâce à des longs métrages d’animation : Brendan et le secret de Kells, Le chant de la mer, Ernest et Célestine et La Tortue Rouge. Des films qui ont remporté une multitude de prix à travers le monde, soulignant l’excellence de l’implication wallonne.
Mais le fonds wallon sera par ailleurs présent à cette 70e édition des agapes cannoises par le biais de son implication dans le marché Frontières. « Gold Partner » de cette section réservée aux films de genre, Wallimage voue depuis quelques années une passion brûlante à ces films qui, jusqu’ici, n’avaient pas vraiment la cote en Belgique.
Les cofinancements de Cub, Alleluia ou de Grave ont attiré l’attention des producteurs étrangers. Le succès international du film de Julia Ducorneau (à l’honneur sur l’affiche de la Semaine de la critique) suscite évidemment beaucoup d’envie chez ceux qui se spécialisent dans le thriller, le film fantastique, d’horreur ou de SF.
Ainsi, Wallimage est très excité à l’idée de découvrir bientôt le premier montage de Muse, nouveau long métrage du maestro espagnol Jaume Balaguero, aussi coproduit en Belgique par Frakas (Jean-Yves Roubin). Ce thriller gothique promet beaucoup (le réalisateur n’a jamais déçu) et Wallimage l’accompagne, en plus, en finançant un « VR Companion », conçu par le studio liégeois Mikros.
Cette tendance forte se confirme d’ailleurs avec l’arrivée d’une rafale de dossiers émargeant aux films de genre lors de la session d’avril qui vient tout juste de débuter. Preuve qu’un inexorable mouvement est en marche et que la Wallonie pourrait, à la surprise générale, se positionner en partenaire privilégié sur un terrain de jeu où on ne l’attendait pas vraiment. Mais c’est bien le moins qu’on peut attendre d’une des terres de prédilection du surréalisme, non ?