Cette ultime session de l’année nous aura permis d’analyser une fois encore d’excellents dossiers embrassant tous les domaines audiovisuels : des séries et films en prises de vue réelles, mais aussi de nombreux projets d’animation.
Réuni ce lundi 16 décembre, le conseil décentralisé des coproductions a entériné le cofinancement de neuf nouveaux projets, engageant 1 290 000 euros destinés à générer des dépenses audiovisuelles en Région wallonne pour 8,7 millions, soit un réinvestissement d’environ 674 %. Et on ne parle naturellement pas ici de toutes les dépenses directes et indirectes, non liées au secteur.
Deux séries, quatre longs métrages en prises de vue réelles.
Alma (Sequel Prod)
Cette série initiée en Belgique (6 épisodes de 52 minutes) et réalisée par Gary Seghers et Julien Henry bénéficiera d’un important tournage en Wallonie (30 jours sur 57) et fera appel à de nombreux talents locaux, tant au niveau technique qu’artistique. Le projet se distingue aussi par son ambition annexe de créer un décor hospitalier permanent à Charleroi, une initiative qui pourrait, provisoirement au moins, transformer la région en un pôle d’attraction pour les tournages.
Eldorado (Beside)
Réalisée par Louis Farge (Culte), cette série initiée en France, avec le soutien d’Arte, revisite le scandale des avions renifleurs. 14 jours de tournage sur 44 belges se dérouleront en Wallonie. 27 techniciens œuvreront sur la partie belge, tandis que plusieurs chefs de poste officieront sur tout le tournage, y compris au Sénégal. Outre la location chez KGS, Tigreville, Macadamcar et la cantine chez Eat me, Bardaf s’occupera de la postproduction et The Pack Wallonia des effets spéciaux. L’audiodescription sera réalisée chez Chambre noire à Mons.
L’étrangère (Tarantula)
Ce thriller faustien réalisé par Paolo Strippoli (Piove) et porté par un casting international conduit par Jasmine Trinca, Matilda de Angelis et Isabelle Huppert, sera tourné en France et en Italie avec des dépenses wallonnes, essentiellement orientées sur le son avec une équipe sur le tournage, le montage et le bruitage chez Genval-les-Dames et le mixage chez Mute and solo. Propaganda, le producteur italien, est, au fil des collaborations, devenu un partenaire privilégié pour Tarantula. Il amènera une partie du budget du premier long de Nicolas Boucart (auteur du formidable court métrage Icare), actuellement en préproduction à Liège. Une réciprocité stratégique importante dans un contexte italien plus délicat que jamais.
Les Parfaits (Umedia)
Le scénario de cette comédie désopilante qui sera mise en images en Belgique par l’expérimenté Ludovic Bernard (L’ascension, 10 jours sans maman…) et interprétée par un duo d’enfer composé d’Audrey Fleurot et Ramzy Bedia nous a beaucoup amusés. C’est plutôt bon signe. Elle bénéficiera d’un soutien financier wallon pour la location de matériel, les effets spéciaux et la gestion des rushes. KGS Wallonia, Macadamcar, One Two One Two, FX Factory, l’Équipe Wallonie et Benuts sont les partenaires régionaux impliqués dans ce projet qui a toutes les chances de réaliser un parcours enthousiasmant dans les salles francophones et, plus tard, sur les petits écrans.
Blitz (Wrong Men North)
Réalisé par l’écrivain David Trueba, ce drame tourné en espagnol et en anglais profitera d’un tournage de 8 jours à Liège, impliquant des techniciens et des acteurs wallons. Wallimage soutiendra également la postproduction du film, confirmant ainsi son engagement envers les coproductions avec l’Espagne, un marché complexe, mais prometteur, que Wrong Men North explore depuis quelques mois avec un certain succès.
Karateka (Wrong Men North)
Même producteur belge et même pays d’origine pour ce film sportif réalisé par Aritz Moreno qui sera diffusé sur Netflix et suit le parcours d’une karatéka, autrefois prometteuse, déterminée à retrouver sa place au sein de l’équipe nationale espagnole après un long break nécessité par l’état de santé de sa maman. Le bruitage, le montage, le mixage et les effets spéciaux sont respectivement confiés à Cob, Bardaf et MPC. Un joli tir groupé pour les prestataires du Pôle Image liégeois.
L’animation toujours très présente
Cinq projets d’animation nous ont été présentés et il a bien fallu opérer des choix douloureux. C’est le cas depuis quelques années lors de chaque session et, si on en croit les premières rumeurs, ça le sera encore plus dès le mois de janvier. Ce n’est pas vraiment une surprise, car si un secteur a largement profité du travail de fond de Wallimage et ne peut s’appuyer que sur lui pour prospérer malgré une concurrence internationale toujours plus féroce, c’est bien celui-là.
Hamsters « le déménagement » (20 Pictures to Midnight)
Cette série d’animation 2D revient pour une deuxième saison avec une ambition plus adulte et internationale. Wallimage soutiendra à nouveau sa production, aujourd’hui majoritairement assurée par le studio enghiennois20 Seconds to Midnight (qui devrait s’installer prochainement dans le Parc Initialis à Mons) en collaboration avec les Liégeois de Picture Factory qu’on retrouve dans le dossier suivant. Les acteurs principaux et l’ensemble des voix pour les versions internationales seront recrutés en Wallonie. Le tout représentera environ 3.300 jours/homme soit 15 équivalents temps plein sur un an.
The last dinosaur (Freaks Factory)
Porté par cinq partenaires internationaux, ce projet d’animation ambitieux implique donc aussi le studio wallon Picture Factory qui se développe de manière très rapide dans la cité Ardente. La jeune entité se chargera ici d’une partie du storyboard, des FX Anim/SIM (avec le studio The Pack Wallonia à Mons), avant de se pencher sur le lighting & compositing et l’enregistrement des voix témoin. La tâche représentera environ 2.953 jours/hommes en Belgique, soit 13 équivalents temps plein sur un an.
Jim Queen (Umedia)
Sortant des sentiers battus, ce long métrage d’animation 2D, destiné à un public plutôt adulte, aborde des thématiques LGBTQIA+ avec une auto-dérision et une audace,spectaculaires. C’est Waooh ! qui œuvrera chez nous sur ce film plus proche, vous l’avez compris, des Reines du drame que de Bambi. Le studio du Pôle Image liégeois assurera la majeure partie du layout et de l’animation en fournissant au projet son directeur de production. Waooh ! s’occupera aussi des effets spéciaux numériques 2D et du compositing pour environ 40 semaines de production et 49 semaines de travail réparties sur les différentes équipes. Au total, la tâche des 33 opérateurs représentera une somme de 2.984 jours/hommes (soient 13 ETP sur un an).
En 2025, Wallimage organisera à nouveau cinq sessions de financement dont les dépôts sont programmés le 16 janvier, le 20 mars, le 5 juin, le 11 septembre et le 13 novembre. Il reste donc moins d’un mois aux producteurs intéressés pour affûter leurs prochains dossiers et, à l’équipe de Wallimage Coproductions, pour reprendre son souffle avant de se replonger dans de nouvelles analyses fouillées.
Bonnes fêtes quand même…