81e session Wallimage : des princesses, des châteaux, une chanteuse, un Ket… et Don Quichotte !

  • 29.09.2016

La surprise de la session est sans conteste L’homme qui tua Don Quixotte. Ce fabuleux projet qu’on n’espérait pas voir débarquer en Wallonie nous a été amené par Entre chien et loup. Le tournage de la nouvelle œuvre picaresque et surréaliste de l’immense Terry Gilliam débutera en novembre et s’étendra sur 55 jours. Michael Palin et Adam Driver seront les acteurs principaux de ce délire onirique auquel la Wallonie participera largement, notamment par le biais de la post production son (Ecoute une fois et Dame Blanche) et surtout des effets spéciaux hyper ambitieux qui seront réalisés chez Be Digital qui va, là, faire face au défi le plus important de son existence.

Autre projet atypique et excitant : Mon ket sera le premier film réalisé par… François Damiens. Il est naturellement produit par Artemis. « Naturellement », car Patrick Quinet a toujours été aux côtés de l’humoriste comme celui-ci le rappela de manière très émouvante l’an dernier lors de la cérémonie des Magritte. Coécrit par Benoit Mariage (Cowboy, premier grand rôle de Damiens) avec l’aide de Matthieu Donck (La Trêve, Torpedo) le sujet de ce long métrage doit impérativement rester secret. On peut simplement dire qu’il pourrait aisément devenir un gros succès du box-office. Les bruitages du film seront réalisés à Genval les Dames et le générique chez Digital Graphics. L’équipe technique sera composée de familiers de l’acteur : Virginie Saint-Martin à l’image, Pierre Mertens au son et Paul Rouschop à la déco.

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À des années-lumière de l’univers de François Damiens, Tarantula nous a proposé un biopic concentré sur la fin de vie de Christa Päffegn, plus connue sous le nom de Nico, morte à Ibiza à l’âge de 50 ans après une chute en vélo. Un destin cruellement ironique pour une icône du rock qui défia la mort bien des fois aux côtés de Lou Reed, du Velvet Underground ou d’Andy Warhol. Nico, 1988, signé par l’Italienne Susanna Nicchiarelli sera en partie tourné en Wallonie où des quartiers et bâtiments de la région liégeoise figureront… Manchester ou Prague à la fin des années 80. Une (dé)localisation rendue possible par les repérages précis d’Igor Gabriel à laquelle le chef opérateur Ruben Impens très prisé depuis qu’il a signé l’image somptueuse de Belgica ou de The Broken Circle Breakdown donnera tout son sens. Le travail du son sera effectué chez Dame Blanche Genval et Sonicpil.

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L’échange des princesses est un autre film ambitieux, produit par Scope Pictures qui sera majoritaire sur ce projet. Une grande première. Dirigé par Marc Dugain, ce film historique racontera un événement peu connu qui secoua les cours espagnole et française. En 1721, sous couvert de vouloir consolider la paix, Philippe d’Orléans, alors Régent de France, propose au Roi d’Espagne, Philippe V, un mariage entre l’héritier du trône français, Louis XV, âgé de 11 ans, et la très jeune infante d’Espagne, Anna Maria Victoria, âgée de quatre ans…

Et il ne s’arrête pas là : il propose également de donner sa propre fille, Mlle de Montpensier, âgée de douze ans, comme épouse au prince des Asturies, héritier du trône d’Espagne, pour renforcer ses positions et consolider la fin du conflit entre les deux royaumes. Évidemment, ce qui apparaît sur le papier comme une idée ingénieuse (bien que saugrenue) s’avérera bien plus compliquée à gérer que prévu.

Outre le casting épatant (Lambert Wilson, Catherine Mouchet) dans lequel on retrouve de nombreux Belges (Olivier Gourmet, Thomas Mustin, Vincent Londez, Patrick Descamps…), le film sera intégralement tourné en Wallonie. Mikros s’occupera des effets spéciaux et du labo image tandis que le studio l’équipe (Wallonie) encadrera le montage. Le montage son sera effectué chez The Post Box, le mixage chez Mute&Solo. Grand chelem !

Il sera aussi question de châteaux dans Le Manoir que nous a proposé Nexus Factory. Une bande de jeunes adultes un peu dingos débarquent dans un… manoir pour fêter le réveillon et vont vivre une folle nuit d’horreur. Un film de genre qui verse dans la franche comédie. Pas étonnant, car il sera interprété par la all star team des nouveaux youtubers français et dirigé par un virtuose du clip vidéo : Anthony Celerier (Tony T. Datis). Les 24 jours de tournage de ce film coproduit en direct avec Gaumont seront entièrement wallons. Le montage Image se fera à la Baraque à Films, le montage son à Dame Blanche (Wallonie) qui prendra aussi en charge les bruitages. Toutes les scènes en studio seront tournées chez Keywall à Marcinelle tandis que les effets spéciaux seront signés par FILM FX. Autant dire que plus wallon pour un film… français, c’est assez compliqué. Quand on aura ajouté que le film a un potentiel salles de plusieurs millions de spectateurs, on comprendra que le C.A. n’ait pas hésité longtemps à l’adouber.

Au-delà des projets destinés au cinéma, les experts qui travaillent pour Wallimage gèrent également cinq fois par an, d’autres lignes spécifiques comme l’animation et les productions pour la télévision. Parmi les dossiers présentés durant ce mois de septembre, le C.A. en a retenu trois : deux documentaires et une série.

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Les enfants du hasard sera signé par un duo : Thierry Michel et Pascal Colson. Les deux compères ont planté leur caméra, la plus discrète possible, dans une école de Cheratte sise au cœur d’une cité minière. Là, sous le regard bienveillant d’une institutrice très motivée presque tous les élèves, petits fils de mineurs, sont issus de l’immigration (essentiellement turque). À l’heure où l’immigration alimente les fantasmes les plus malsains, les réalisateurs ont voulu savoir si l’intégration était une douce utopie ou une chance pour tous. Naturellement produit par Les Films de la Passerelle, Les Enfants du Hasard (Hasard étant le nom du charbonnage) sera visible dès le mois de juin 2017.

À une tout autre échelle de production, Premier homme, coproduit par AT-Doc, est un long métrage d’une folle ambition dans la lignée du Sacre de l’homme ou des fameux documentaires de la BBC, Aux origines de l’humanité. Ce film qui repose sur les découvertes les plus récentes en matière de paléoanthropologie s’appuie sur une structure narrative en quatre actes. Chacun relate une des grandes étapes de notre évolution. Le réalisateur a fait le choix de suivre l’histoire d’un seul et même clan, un groupe d’une dizaine de personnages sur… 15 millions d’années. À chaque étape, ils sont confrontés à des défis qui les font évoluer. Le grand défi sera de réussir les effets spéciaux de ce film qui se veut fidèle aux standards actuels du genre. Et comme c’est Mikros Wallonie qui hérite de ce poste primordial, on peut déjà vous dire que l’excitation est importante. The Post Box s’occupera quant à elle de tout le travail du son.

Le troisième projet retenu est une série flamande. On y suivra, sur dix épisodes, le tonitruant Jan de Lichte et sa bande. Le héros de cette saga est un Robin des Bois belge qui a bel et bien existé. La série contera son ascension et sa chute et devrait donner lieu à une avalanche d’aventures passionnantes d’autant qu’elle a été confiée à des réalisateurs de renom comme Robin Pront (D’Ardennen). Les personnages principaux seront quant à eux interprétés par Matteo Simoni (Marina) et Stef Aerts (Belgica). Le tournage durera 90 jours dont 60 en Wallonie tandis que l’essentiel de la postproduction sera également effectué au sud du pays : l’image sera traitée chez Mikros et le son chez Sonicpil.