100% financé en Belgique, « Megalomaniac » est un cas d’école, car Les films du Carré qui nous l’ont amené ont pris le contrepied de toutes les démarches classiques pour nous proposer un long métrage de genre, wallon, très noir et très très excitant. Réalisé par le stakhanoviste Karim Ouellaj, ce projet original constitue la première partie d’un diptyque… de deux longs métrages indépendants l’un de l’autre. Les deux films seront signés par le même réalisateur et pourront être diffusés en un programme unique. À l’ancienne, façon Grindhouse. Ce qui ne nous empêche pas au vu du scénario sans concession et aux relents de « film culte » d’imaginer que cet uppercut puisse également faire une carrière très intéressante en festivals et sur les multiples plateformes VOD. Le tournage sera liégeois, l’équipe et la postproduction seront wallonnes. Notre curiosité est aiguisée.
Nicolas George, Benjamin Ramon et Karim Ouellaj, un trio choc pour un film 100% atypique
Plus classique dans sa construction financière, « Plein la vue » est porté par Tarantula, producteur majoritaire avec un partenaire français. De très nombreux techniciens (Benoit Dervaux, Paul Rouschop, Philippe Charbonnel, Philippe Bourgueil…) et entreprises wallon(ne)s sont impliqués dans le projet. Cette comédie sociale très bien écrite suit Dylan (Zacharie Chasseriaud) et Karim (Ahmed Dramé), gentils zonards et amis d’enfance, placés sous contrôle judiciaire dans un Institut éducatif pour aveugles pour prester des travaux d’intérêt général. Pour eux qui ont passé leur jeunesse chahutée à sécher les cours, c’est presque pire que la prison. Mais quand Dylan tombe amoureux de Perrine (Isabelle Vittari), sa motivation va rapidement se trouver décuplée.
Thomas Mustin, alias Mustii tient un rôle assez drôle dans « Plein la vue »
Comme à leur très bonne habitude, Les Films de la Passerelle nous ont amené un documentaire d’intérêt public qui risque de marquer les esprits. Pour « L’enfance déracinée », Idris Gabel est parti d’un postulat assez tragique : parmi les migrants qui fuient leur pays dans des conditions atroces, beaucoup sont des enfants. Que deviennent-ils, après avoir été confrontés aux noyades, aux morts violentes, à la peur et à l’inhospitalité des pays qui refusent de les accueillir ? Auront-ils un jour l’opportunité d’échapper aux traumatismes affolants qui ont jalonné le début de leur triste existence ? Ce tout petit budget, en partie financé par la Croix Rouge qui utilisera largement le document sera programmé à la RTBF mais également en salles à l’occasion de projections exceptionnelles.
Le troisième projet 100% wallon est « H.A.N. », une série documentaire consacrée à la vie des Rangers dans le parc animalier de Han. Il nous a été proposé par Agent Double, un nouveau producteur wallon, appartenant au groupe Dame Blanche. Sébastien Derave réalisera ce document en immersion qui vise un très grand public à travers des diffusions sur une grande chaîne belge (la RTBF est acquise) ou des chaînes thématiques internationales. Presque toute l’équipe est wallonne ainsi que les moyens de postproductions. Bienvenue dans le club !
« Les Rivières Pourpres » est une autre série, mais de fiction, celle-là. Proposés par Umedia sur une initiative d’Europa Corp, ces huit épisodes quasi intégralement filmés en Wallonie mettent en scène le héros du roman original, Pierre Niémans dans quatre aventures inédites (deux épisodes pour une histoire) dans l’esprit de ce bestseller ésotérique très noir. Pour cette nouvelle expérience, Niémans, interprété ici par Olivier Marchal est flanqué d’une équipière qui fut une de ses élèves. Elle sera incarnée à l’écran par Erika Sainte. Ce tournage de longue haleine fait appel à pas mal de techniciens wallons, dont un chef opérateur qui travaillera sur tous les épisodes : Bruno Degrave, grand talent en train de grimper les échelons à toute vitesse !
On reste dans ce que les puristes appellent « le genre », pour un long métrage coproduit par le Canada, le Luxembourg et la Belgique. La combinaison est originale et le pitch l’est encore plus, presque irracontable en moins d’une page. Sachez seulement qu’il y sera question d’un tueur à gages, d’un parrain hargneux, d’un trompettiste de jazz cocaïnomane et même d’un vampire. Entre autres. « Dreamland » est en fait le nouveau projet fou du Canadien Bruce McDonald (« Pontypool »), coproduit chez nous par le prometteur Sébastien Schelenz pour Velvet Films. Huit jours de tournage sont prévus en Wallonie (six en studio) avec de nombreux techniciens régionaux. L’industrie technique n’est pas en reste : les équipements caméra, lumière (Eyelight), les loges (Location consulting and facilities) et machinerie (Wallitec) seront loués en Wallonie, tandis que Dame Blanche, Benuts ou La cantine d’Iris seront également fort sollicités.
Le dernier dossier épinglé par le C.A. de Wallimage est une autre série, mais d’animation celle-là, qui plongera Abraca et Firmin, un duo de jeunes gens intrépides, dans le monde d’Imagi où vivent les personnages de contes de fées. À charge pour eux de résoudre des tas de conflits au fil d’aventures haletantes peuplées de visages mythiques, très connus de tous. Les studios Dreamwall réaliseront la plus grande partie de l’animation, mais « Abraca » est surtout l’occasion de bâtir les fondations d’une collaboration pérenne entre Belvision et les studios français d’Ankama via la création d’un studio commun à Roubaix en relation directe avec les infrastructures de Marcinelle. L’idée est de mettre en place des programmes de formations communs et une gestion des talents qui permettra de fidéliser les meilleurs. L’union sacrée !