Cannes 2018 : Tiercé gagnant pour Wallimage !

  • 19.04.2018

Fer de lance de ce brillant trio, L’homme qui tua Don Quichotte est déjà le film le plus attendu de l’année, vu que Terry Gilliam s’échine à le monter depuis plus de 23 ans. Une première tentative de tournage échoua en 2000. Le casting était pourtant formidable : Jean Rochefort, Johnny Depp, Vanessa Paradis. Mais tous les Dieux du ciel se liguèrent pour empêcher la réalisation du projet et le documentaire Lost In La Mancha qui raconte ce tournage cauchemardesque est un hallucinant document que tout cinéphile doit voir au moins une fois dans sa vie. Dix-huit ans plus tard, le maestro a tourné son film avec d’autres comédiens et non des moindres : Jonathan Price et Adam Driver ! Il dévoilera son film sur le plus bel écran cannois le samedi 19 mai. Coproduit chez nous par Entre Chien et Loup qui a permis à l’Autre Compagnie de réaliser les effets spéciaux spectaculaires à La Hulpe, L’homme qui tua Don Quichotte promet d’être épique et picaresque : du pur Gilliam comme on l’adore.

Si on espérait voir Don Quichotte à Cannes, la sélection de Mandy à la Quinzaine des réalisateurs est clairement une formidable surprise. Ce film de genre, lorgnant sans honte ni retenue vers les comics sanglants, a été tourné entièrement en Belgique, l’été dernier. Nicolas Cage en a profité pour parcourir la Wallonie de long en large, périple que, sans doute, il ne comptait pas effectuer de toute sa vie. C’est cela la magie du cinéma et sans doute aussi la magie de Wallimage. Au départ, Mandy semblait destiné au marché VOD aux États-Unis, et à une sortie salles, doublée de festivals spécialisés en Europe. Et puis, sans qu’on s’y attende, le deuxième long métrage de Panos Cosmatos a été sélectionné à Sundance et ovationné par la presse. Résultat : il sortira d’abord en salles aux États-Unis et fera l’événement à la Quinzaine des réalisateurs. Car, croyez-nous, le film majoritairement produit par Umedia ne va pas passer inaperçu le long de la Croisette. Promis, juré. Pour Wallimage, c’est une preuve supplémentaire que le film de genre est particulièrement adapté à notre format de cofinancement. Grave, Muse, A hole in the ground, Sea Fever, The Room, Vivarium ou Dreamland enrichissent fièrement notre line-up en squatant des territoires auxquels on ne s’attendait pas forcément il y a trois ou quatre ans encore.

Seule à mon mariage se situe à l’exact opposé d’un axe où figurerait Mandy. Film fragile initié en Belgique par la réalisatrice Marta Bergman, produit chez Frakas par Cassandra Warnauts, Seule à mon mariage est plus que tout autre un film de femmes, porté par des talents féminins devant et derrière l’écran. A Wallimage il n’y a pas de quota basé sur le sexe de ceux qui présentent et qui tournent les films. Ce serait idiot et injurieux. Par contre, nous ne pouvons que remarquer que certains des longs métrages les plus réjouissants que nous avons cofinancés ces derniers temps, de Grave à Nico 1988 (qui est sorti ce 18 avril sur les écrans) sont des films de femmes forts, originaux et captivants. Nous n’avons pas encore vu Seule à mon mariage mais le scénario déjà laissait présager une sacrée personnalité et des intentions fortes. Longue vie à cette nouvelle dream team. Et merci encore de porter nos couleurs jusqu’à la Méditerranée !