Deux films Wallimage à Toronto

  • 05.09.2019

Les trois plus importants événements cinématographiques européens sont bien connus du grand public : les festivals de Cannes, Berlin et Venise ont chacun leurs particularités et un impact commun quand il s’agit de propulser des films d’auteur vers un public plus large.
En Amérique du Nord, c’est plutôt le Festival de Sundance qui officie dans ce créneau tandis que le TIFF, qui inaugure la saison à Toronto, est une manifestation non compétitive qui est avant tout un lieu de rencontres prisé par les professionnels du monde entier avec la présentation, à travers différentes sections, des films essentiels qui devraient marquer les esprits pendant les mois à venir.

Cette année, il se déroule du 5 au 15 septembre et on y découvrira en Première Mondiale deux longs métrages cofinancés par Wallimage. Deux films on ne peut plus différents qui reflètent la diversité de notre line-up très éclectique.

Pour ouvrir la section Contemporary World Cinema, le TIFF accueille réalisateur Atiq Rahimi qui revient à Toronto avec la première mondiale de son troisième long métrage, adaptation très attendue du roman à succès de Scholastique Mukasonga, Notre-Dame du Nil, édité en 2012.

Nous sommes en 1973, au Rwanda avec un groupe de jeunes filles qui évoluent dans un pensionnat catholique belge. Beaucoup d’entre elles appartiennent à des familles de l’élite du pays, tandis que d’autres viennent de milieux moins privilégiés. Petit à petit, une division s’opère sur base d’une rhétorique anti-Tutsi portée par le régime hutu en vigueur. Avec des conséquences potentiellement dramatiques qui préfigurent évidemment les événements qui bouleverseront le pays quelques années plus tard.

Avec Notre-Dame du Nil, Atiq Rahimi adapte pour la première fois un roman qu’il n’a pas écrit. Pour mener à bien cette aventure compliquée, il s’est reposé sur de jeunes actrices rwandaises, qui font ici leurs débuts au cinéma et capturent un moment de l’histoire à travers les yeux de celles dont, normalement, on ne parle pas. En Belgique, c’est Belga Films qui a coproduit ce long métrage ambitieux. Avec le soutien de Wallimage.

 

Nouveau porte-drapeau de notre formidable ligne « Films de Genre », Sea Fever de Neasa Hardiman met en vedette Hermione Corfield, Connie Nielsen et Dougray Scott dans un thriller fantastique qui devrait remuer les tripes des aficionados. Une étudiante en biologie marine qui voyage sur un chalutier dans l’océan Atlantique y est confrontée à un organisme mystérieux et incontrôlable Si vous avez aimé Alien et The Thing, si vous êtes frustrés que ce genre spécifique n’ait pas été richement représenté ces dernières années, voilà, sans aucun doute, de quoi combler votre attente.

Avant de se lancer dans cette aventure, la réalisatrice Neasa Harediman a notamment dirigé des épisodes de l’excellente série anglaise Happy Valley et de Jessica Jones. En préparation et sur le tournage, elle a impressionné toute l’équipe de production par sa volonté inextinguible de réaliser le film qu’elle avait en tête et par sa force de persuasion.

Très difficile à financer, ce thriller surnaturel est une coproduction entre l’Irlande (Fantastic Film) et la Belgique (Frakas). Ce duo, désormais bien rodé (Muse, Vivarium…), a été rejoint pour l’occasion par les Néerlandais de  House of Netherhorror. Ajoutez à cela un collecteur de fonds anglais et un vendeur international américain et vous obtenez une configuration d’une remarquable efficacité qui a déjà fait l’objet d’une passionnante étude de cas (animée par Wallimage) lors de l’édition européenne du marché Frontières à Helsinki en février dernier.