À Marcinelle, on connaissait déjà la société DreamWall, studio d’animation et de graphisme né d’une joint venture entre la RTBF et Dupuis. Ceux qui suivent de près l’actualité de l’audiovisuel wallon savent que les graphistes et animateurs de DreamWall ont réalisé ces dernières années quelques séries animées issues ou non de l’univers Dupuis (Spirou, Cédric, bientôt Petit Spirou, mais aussi Lulu Vroumette et Chicken Town). Mais DreamWall est aussi capable de concevoir des décors virtuels.
Complémentarité oblige, Léon Pérahia et Thibault Baras ont donc initié le projet KeyWall qui proposera bientôt un immense studio virtuel de 400 m² et une série de services axés sur les technologies numériques et principalement virtuelles : outre l’exploitation de ce studio virtuel destiné aux tournages, KeyWall proposera un espace consacré à la post production et un second studio dit light dédié à l’activité météo. Dans les deux cas, la technologie utilisée est celle d’un des leaders mondiaux en la matière, l’israélien ORAD, qui met à disposition pour près de 800.000 € de matériel technologique qui sera remboursé sur base d’un partage des recettes à venir.
La forte évolution technologique autour du numérique et le développement technologique des jeux vidéo tendant vers l’hyper réalisme justifient l’exploitation d’un studio virtuel. Il permettra le tournage de productions audiovisuelles en utilisant des décors 3D informatiques en lieu et place de décors classiques. Le studio virtuel permet de réaliser des décors irréalisables en dur (tant en termes de dimension que de contenus) et de changer de décors très rapidement. Les limites de la créativité sont donc repoussées (réalité augmentée, fiction TV).
Du point de vue économique, un studio comme celui dont disposera KeyWall présente aussi certains avantages. En effet, le coût d’un décor virtuel est inférieur au coût d’un décor réel. On évite la construction physique des décors, leur stockage, la manutention… Le décor virtuel permet une adaptation constate des décors, une conception variée et une mise à l’antenne rapide. De cela découle une rotation optimale des studios.
Concrètement, le studio virtuel se situera dans des entrepôts de Dupuis à Marcinelle, là où étaient jusqu’ici stockés les BD. Ces entrepôts ont une taille de 3.000 m², mais toute la superficie ne sera pas utilisée dans un premier temps. En effet, le studio qu’il est prévu de mettre en place à la constitution de la société ne devrait occuper « que » 400 m², ce qui laisse des opportunités pour la suite. Dans le cadre des activités de postproduction, KeyWall accueillera aussi des sociétés
partenaires, au premier rang desquelles on compte déjà Genval-Les-Dames et Mediares. La localisation idéale des studios, très accessibles et à proximité de nœuds importants de communication routiers, ferroviaire et aéroportuaire, est un autre atout qui permettra à KeyWall de devenir rapidement un des centres névralgiques de l’activité numérique en Wallonie et en Europe.
Léon Perahia et Thibault Baras, les pères fondateurs de cette structure innovante, sont soutenus par cinq investisseurs : la RTBF et Dupuis fort de leur expérience commune dans DreamWall se partagent à parts égales 40% de la société. Comme c’est le cas avec DreamWall, KeyWall permettra à ces actionnaires de disposer de leur propre outil hyper performant: pas besoin de sous-traiter !
Par ailleurs, les deux télévisions régionales TéléSambre et RTC Liège détiennent 5% du capital. À ces sociétés privées viennent s’ajouter deux partenaires publics engagés chacun à hauteur de 20%, à savoir Sambrinvest et … Wallimage Entreprises.
Notons également que les porteurs de projet discutent également avec Virtualis afin de créer des synergies plutôt qu’une concurrence inutile, les deux structures pouvant être complémentaires sur de nombreux aspects. Dans ce cadre, une prise de participation croisée est envisagée et est actuellement à l’étude chez chacune des parties…