Jaco nous y apprend que non seulement Dieu existe, mais qu’il habite à Bruxelles. C’est même là qu’il a créé le monde. Hélas, il est particulièrement odieux avec sa femme et sa fille de douze ans. Car oui, si on a beaucoup parlé de son fils, on a un peu oublié la très débrouillarde Ea, qui n’apprécie que très modérément de vivre dans un appartement pourri au dernier étage d’une tour pourrie d’où elle n’est jamais sortie.
» Le tout Nouveau Testament est un film choral, avec une structure épique », explique le réalisateur. « Le film se construit par tableaux. Chaque personnage a son histoire. La fille de Dieu tisse le lien entre ces grands brûlés de la vie. «
Ce retour en fanfare est produit par Olivier Rausin pour Climax qui travaille avec Terra Incognita, la société de Jaco, mais aussi avec Caviar, Après le déluge en France et Juliette au Luxembourg.
Le tournage s’étendra sur 50 jours cet été et comportera une quinzaine de journées en Belgique. Benoit Poelvoorde jouera le rôle de Dieu, Yolande Moreau incarnera son épouse et de très nombreux d’acteurs, connus ou moins connus, traverseront le film, dominé par une petite fille de douze ans, choisie au bout d’un très long casting mené par Michael Bier.
Le tout Nouveau testament n’est naturellement par le seul long métrage retenu pour cette 50e session du fonds wallon qui s’offre là un superbe cadeau d’anniversaire. Les deux autres projets qui seront cofinancés par la région sont très différents et complètent harmonieusement un line-up très riche.
Pilgrimage est un ambitieux film d’aventures historiques… irlandais. Il est coproduit en Belgique par Wrong Men North, la nouvelle société de Benoit Roland. Le long métrage suit le pèlerinage d’un petit groupe de moines à travers une île déchirée par des siècles de guerres tribales, et la puissance montante des envahisseurs normands. Nous sommes en 1209 et l’Irlande est une île sauvage à la frontière du monde. Une île très verte. Mais voilà. Neuf siècles plus tard, la végétation locale a subi une forte mutation et pour retrouver la luxuriance verte d’antan, les producteurs ont décidé de venir filmer de très nombreuses scènes épiques… en Wallonie où Dieu merci (non, pas toi, Benoît), les grandes étendues boisées ont été bien mieux préservées. Tournage à l’automne.
Le troisième et dernier long métrage qui sera cofinancé en Wallonie est un long métrage d’animation. The red turtle propose un profil atypique: il s’agit d’une œuvre muette, artistiquement ambitieuse, qui semble avoir le pedigree idéal pour parcourir les festivals à travers le monde et être remarqué par les différentes académies qui décernent les récompenses de type César. Depuis Brendan, Wallimage a pris goût à la soirée des Oscars. Ce ne sont pas Ernest et Célestine qui nous démentiront.
Evidemment, la course aux trophées n’est pas l’argument qui a le plus enthousiasmé le conseil d’administration en faveur de ce film.
Coproduit par Belvision, The Red Turtle donnera du travail à une équipe d’animateurs belges réunis chez Dreamwall pendant 460 jours. Un partie du labo image et du labo son sera également effectuée chez nous. De quoi animer un peu plus une industrie en plein essor.