Les frères Dardenne à l’honneur avec quatre récompenses
Les maîtres du cinéma social liégeois ont une nouvelle fois brillé sur la Croisette avec leur nouveau film Jeunes mères, produit par Les Films du Fleuve. Lors de la cérémonie de clôture, Jean-Pierre et Luc Dardenne ont reçu le Prix du scénario, une distinction qui récompense l’excellence de l’écriture cinématographique. Cette récompense prestigieuse n’est pas une première pour le duo : ils l’avaient déjà obtenue en 2008 pour Le Silence de Lorna.
Mais les honneurs ne se sont pas arrêtés là. Les cinéastes belges ont d’abord été distingués par le Prix Ecoprod, saluant leur démarche environnementale exemplaire durant les tournages. Cette reconnaissance souligne leur engagement pour un cinéma respectueux de l’écologie, une préoccupation de plus en plus centrale dans l’industrie. Une obsession pour Wallimage.
Vendredi, ils ont également décroché le Prix du cinéma positif, une distinction qui célèbre « un cinéma qui éveille les consciences, alerte, interroge l’industrie du cinéma et met l’art au service d’une société plus juste et inclusive ».
Le samedi, c’est le jury œcuménique qui leur a remis son prix. Cette instance, composée de six membres issus de cultures et de pays différents, journalistes, critiques, théologiens, chercheurs et enseignants, membres des Églises chrétiennes, évalue les films selon leurs qualités artistiques et humaines. Le jury a particulièrement salué l’approche éthique du film : « Cette œuvre illustre une démarche éthique non par de grandes démonstrations, mais par des gestes bienveillants. C’est une histoire racontée avec délicatesse dans la meilleure tradition des auteurs qui parviennent une fois encore à renouveler leur style épuré. »
Les jurés ont également souligné la profondeur thématique du film : « Jeunes mères explore la relation primordiale et essentielle de toute existence humaine : la maternité. L’œuvre révèle une vérité fondamentale : l’amour peut survivre même lorsque la famille vacille, lorsque les circonstances sont adverses, lorsque le poids des responsabilités d’adultes écrase la jeunesse. Le film démontre que même les plus petits gestes durables d’affection et d’attention, qu’ils émanent d’individus ou d’institutions, peuvent cicatriser les blessures les plus profondes. »
Cette œuvre remarquable, considérée par l’essentiel de la critique comme l’une des plus abouties du duo (ce qui n’est pas peu dire), est sortie en France vendredi dernier et arrivera dans les salles belges le 4 juin, avec quelques avant-premières programmées d’ici là.
Double succès pour La Danse des renards à la Quinzaine des Cinéastes
La Quinzaine des Cinéastes, section parallèle du Festival créée en 1969 pour promouvoir un cinéma indépendant et novateur, a également récompensé le talent wallon. La Danse des renards, premier long métrage de Valéry Carnoy produit par Hélicotronc, a remporté deux distinctions lors de sa 57e édition.
Ce film sensible et intense sur l’adolescence, l’amitié et le rapport complexe au corps et à la souffrance, porté par un casting de jeunes acteurs d’un naturel saisissant avec Samuel Kircher et Faycal Anaflous en tête, a conquis les jurés.
Il a d’abord décroché le Coup de Cœur des Auteurs SACD, prix décerné par la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques qui réunit les créateurs du spectacle vivant et de l’audiovisuel. Cette distinction reflète la reconnaissance par les pairs de la qualité d’écriture et de mise en scène de Valéry Carnoy, soulignant l’originalité de son approche cinématographique.
Le film a également reçu le Label Europa Cinémas, une reconnaissance particulièrement stratégique pour sa diffusion future. Ce label, attribué par le réseau Europa Cinémas qui fédère plus de 3000 salles dans 43 pays européens, garantit une visibilité privilégiée dans les cinémas d’art et d’essai à travers l’Europe. Cette distinction ouvre les portes d’une distribution européenne élargie et témoigne de l’universalité des thèmes abordés dans l’œuvre de Carnoy.
Cette double reconnaissance augure d’une belle carrière internationale pour cette œuvre prometteuse qui sortira sur les écrans en 2026.
Planètes, primé à la Semaine de la Critique
La Semaine de la Critique, section indépendante du Festival dédiée aux premiers et deuxièmes films, a distingué Planètes, coproduit chez nous par Umedia, film d’animation sans dialogue partiellement réalisé en Wallonie. Cette œuvre a reçu le Prix FIPRESCI (Fédération Internationale de la Presse Cinématographique), une récompense décernée par les critiques de cinéma internationaux qui reconnaît l’excellence artistique et l’innovation cinématographique.
Un succès historique pour Wallimage
Si Wallimage est avant tout un fonds économique de soutien à la production, ces récompenses qui attirent les projecteurs sur les films que nous cofinançons représentent une valeur inestimable pour notre région. Elles confirment la qualité et la reconnaissance internationale des œuvres soutenues par notre fonds.
Avec six films présents dans les différentes sections du Festival, l’édition 2025 était déjà exceptionnelle pour Wallimage. Les sept prix récoltés en font désormais notre année de référence, l’étalon à l’aune duquel toutes les futures participations cannoises seront mesurées.
Ce triomphe illustre parfaitement la vitalité créatrice du cinéma wallon et l’efficacité de notre politique de soutien. Il augure de belles perspectives pour les années à venir et confirme la place de la Wallonie sur la carte mondiale du septième art.