Wallimage/Bruxellimage conclut l’année 2015 avec la session de tous les records

  • 01.10.2015

Tête de gondole de cette session, Tamara confirme sans la moindre ambiguïté que Nexus factory maîtrise totalement les codes de la coproduction franco-belge. Parmi les nombreux films qu’ils accompagnent sur le terrain et en coulisses Sylvain Goldberg et Serge de Poucques ont une nouvelle fois choisi celui qui colle le mieux à la philosophie des fonds régionaux. Les dépenses réalisées en Belgique sur cette adaptation de la BD à succès de Dupuis sont très importantes et, pour couronner le tout, le scénario, écrit par Alexandre Castagnetti qui a récemment signé Le Grimoire d’Arkandias, est aussi malin qu’alléchant. Le grand public devrait apprécier cette comédie romantique, humaniste, tendre et générationnelle. On prend les paris.

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Sur un canevas de production proche, Scope Pictures présente rarement un projet qui passe entre les mailles des fonds régionaux. Docteur Kinshasa (titre provisoire qui pourrait devenir Marly Gomont) est le genre de proposition « qu’on ne peut pas refuser »: tournage wallon, acteur principal bruxellois, techniciens et post production essentiellement belges… Rien ne manque ici pour nous séduire, même pas un scénario brillant qui raconte l’installation du papa du rappeur Kamini dans une petite commune du nord de la France où il va avoir toutes les peines du monde à se faire accepter en tant que médecin.
Vingt ans plus tard le fiston signait un hit de rap décalé resté dans les mémoires et qu’on verrait bien au générique du film.

Grave sera, lui aussi, tourné en Wallonie, à Liège précisément. Coproduit par Frakas (impliqué dans deux dossiers sélectionnés), cette histoire étrange de végétarienne qui va dévier très brutalement de sa doctrine nutritionnelle et expérimenter des plaisirs interdits sera essentiellement cantonnée à l’enceinte de l’ULg. Une chose est certaine : la jeune réalisatrice Julia Ducournau risque de défrayer la chronique avec ce premier long métrage atypique et culotté.

L’autre film, en partie porté par Frakas est Souvenir, projet tout aussi (d)étonnant même si plus conventionnel dans sa forme et son approche.
Deuxième long métrage du flamboyant Bavo Defurne qui signa en 2011 Noordzee, Texas (après une dizaine de courts), Souvenir raconte le retour sur scène d’une chanteuse ayant participé au concours Eurovision dans les années 70 et qui est remise en selle par un jeune garçon dont elle tombe amoureuse.

Pour épicer ce pitch alléchant, la production nous offre un casting étonnant du film: Isabelle Huppert en crooneuse has been attirée par Kevin Azais (César 2015 du meilleur espoir pour Les Combattants), voilà qui n’est pas banal.

Sept jours de tournage en Belgique, une postproduction massivement bruxello-wallonne, des dépenses de qualité. Un dossier qui ne pouvait pas échapper à la vigilance du conseil d’administration du fonds mixte.

Pour la première fois Wallimage (et par extension Wallimage/Bruxellimage) va également cofinancer un long métrage d’Hélène Cattet et Bruno Forzani. Nommé en 2011 aux Magritte du cinéma pour Amer, le couple a enchaîné avec L’étrange couleur des larmes de ton corps qui remporta de nombreux prix en Europe, aux États-Unis et jusqu’au Brésil.

Après deux hommages appuyés au maître italien Dario Argento, le duo s’attaque aujourd’hui au film noir, approché ici sous l’angle fétichiste qui est la marque de fabrique de Cattet et Forzani. Anonymes films est à nouveau aux manettes de ce troisième projet prévu en 16mm qui sera filmé par Manu Dacosse : on ne change pas une team et un style qui gagnent.

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De cadavre, il en est aussi question dans le désopilant Grand Froid qui nous a été amené par Panache et La Compagnie cinématographique. Pas besoin de vous raconter le pitch, vous pouvez carrément écouter le scénario qui a été enregistré dans le studio de France Culture par toute l’équipe du film (minus Olivier Gourmet retenu ce jour-là).

Si l’exercice vous tente, vous pouvez l’écouter ici (C’est un régal !).

Arthur Dupont (Mobile Home, Brabançonne) et Jean-Pierre Bacri forment le convaincant duo de tête d’un film qui s’annonce stylé et… glacial. Tournage en hiver si la neige est au rendez-vous.

Grand Froid sera le premier long du Français Gérard Pautonnier adapté comme son court métrage d’un roman de Joel Egoff. Dix jours de tournage en Wallonie, cinq à Bruxelles, une postprod massivement belge, Philippe Guibert comme chef op. Que demander de plus?

Seul projet télé retenu ici, Code 229 nous a été amené par Everlasting Prod. La série comporte quatre épisodes qui seront réalisés pour RTL/TVI. Tous reposent sur un concept identique : ils racontent un meurtre… du point de vue de la victime. Point fort de ce dossier: une équipe technique quatre étoiles, emmenée par le réalisateur Sammy Fransquet et le chef opérateur Hichame Allouié. Tous les comédiens seront belges et la postproduction sera effectuée à parts égales en Wallonie et à Bruxelles.

Sept projets retenus, c’est du jamais vu dans l’histoire du fonds mixte.
Notez que la prochaine session ouverte aux producteurs belges est une session exclusivement wallonne programmée pour le 9 novembre.