Les trois personnalités derrière ce concept novateur ne sont pas des nouveaux venus : Philippe Kauffman est un des patrons de La Parti, Joseph Rouschop est le créateur de Tarantula Belgique et Marco Calant, ancien directeur de création chez Publicis, actif depuis quelques années dans la société Tramway 21.
Leur société travaille actuellement sur la promotion de Tango Libre de Fred Fonteyne après avoir pendant tout l’été consacré son énergie à attirer l’attention du public sur Mobile Home le premier long métrage de François Pirot. Oui, le camping-car équipé d’un mobilhomaton, qu’on a pu voir pendant tous les festivals musicaux en juillet et août, mais aussi au Festival de Locarno, c’est leur idée. Résultat : une dizaine de milliers de spectateurs se sont précipités pour voir cette comédie douce-amère dès sa sortie, fin août, soit deux fois plus qu’initialement prévu. En France, malgré une critique très favorable et un casting comptant deux jeunes vedettes nationales, le film a été un flop retentissant. Mais là, rien de spécifique n’avait été mis en place pour capter les regards.
» On peut considérer que la création de cette société est un effet collatéral inattendu des initiatives prises en Wallonie par Créative Wallonia depuis le lancement de Wallimage CrossMedia », explique Philippe Reynaert directeur de Wallimage.
Il a ainsi appuyé auprès du conseil d’administration du fonds wallon un long rapport rédigé par Virginie Nouvelle, responsable de Wallimage-Entreprises, qui a examiné le dossier dans les moindres détails avant de recommander l’entrée au capital du fonds wallon. Ce qui est dorénavant chose faite.
Pour déchiffrer les raisons de la faible visibilité des films belges, Cuistax avance quelques éléments probants. Selon ses chevilles ouvrières, l’intérêt du public belge pour les films « art et essai » a diminué ces dernières années à cause d’un manque d’initiatives d’éducation à l’image. Mais la pauvreté du parc de salles est un autre élément important. Comme l’inflation du nombre de sorties ou la concurrence du dvd et de la vod. Et d’épingler enfin le manque d’ambition dans la promotion des films belges
C’est surtout pour faire face à cette dernière faiblesse que la société Cuistax s’est fixé comme but de revaloriser le cinéma belge francophone auprès de son public.
L’objectif premier de Cuistax est de répondre au manque de relation entre le producteur et le distributeur en mettant en place une communication créative, unique et personnalisée, autour de chaque film en préparation ou finition. L’idée est de développer un concept particulier pour chaque œuvre et de le décliner dans une communication cohérente, à tous les stades de la production et sur tous les supports envisagés.
Pas question naturellement de se limiter aux seuls films produits par La Parti ou Tarantula : Cuistax tentera d’apporter une solution concrète pour assurer une promotion des créations cinématographiques de tout producteur ou distributeur de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui souhaiterait bénéficier des services de la société. Tango Libre est un premier exemple probant puisque le long métrage de Fred Fonteyne qui arrivera dans les salles le 7 novembre est une production Artemis.
En amont de la sortie des films, plusieurs axes sont envisagés : création d’un blog pour suivre l’équipe de réalisation au travail, alimentation des plates-formes sociales, conception d’un dossier de presse et organisation des contacts presse durant le tournage, négociation de premiers partenariats (Wallimage SA, Tax Shelter,…), prise en charge de la collecte de matière pendant tournage (photos de plateau, interviews,…), création de la charte graphique à imposer à tous les futurs supports de communication. Si besoin, Cuistax pourra également assurer la coordination, l’écriture et le suivi des dossiers de demandes de subventions spécifiques (ligne Wallimage CrossMedia, aide à la promotion Fédération Wallonie-Bruxelles, WBI, AWEX, Bruxelles-Export,…).
Autour de la sortie des films , Cuistax propose aussi d’accompagner le distributeur dans sa campagne de sortie : choix des avant-premières, recherches de partenaires « prescripteurs », organisation pratique, élaboration de documents promotionnels (à réinventer pour chaque film au-delà des traditionnelles affiches et cartes postales), mise sur pied des partenariats spécifiques (médias,..), création d’évènements originaux (fêtes, expos, jeux,…) et, bien sûr, élaboration et coordination du site web du film
Cette liste de services a beau être longue, elle n’est pas exhaustive. En effet, la société peut également s’étendre jusqu’à la conception et l’édition d’objets (livres, dvd, …), l’accompagnement d’évènements mettant en lumière les talents des cinéastes (publications, …), …
L’initiative à mettre en parallèle avec la création des Magritte du cinéma belge et le travail de Cinevox qui oeuvre depuis un an et demi à l’amélioration de l’image du cinéma belge et à l’accroissement de sa visibilité globale devrait permettre à certains films de capter enfin l’attention d’un public plus conséquent.
Un public peu au courant de l’offre nationale et pourtant susceptible de trouver du plaisir dans la découverte de ces longs métrages que le monde entier nous envie… mais que les autochtones prennent peu en considération lorsqu’ils envisagent leur sortie du samedi soir.