Wallimage Session 124 : sélectivité record et retombées économiques exceptionnelles de 843 %

La 124e session de Wallimage Coproductions s’est avérée particulièrement atypique. Avec 13 dossiers soumis, ce qui est très peu au vu des statistiques de ces dernières années, on aurait pu penser que les déçu·es seraient peu nombreux·ses. Ce fut loin d’être le cas. Le Conseil Décentralisé des Coproductions (CDC) n’a en effet pu retenir que 5 projets, en laissant 8 sur le carreau. Ce taux d’acceptation de 38,4 %, inédit dans l’histoire du fonds, et l’octroi d’à peine 53,22 % des montants sollicités (1 190 000 € accordés sur 2 236 000 € demandés) ont évidemment de quoi surprendre.

  • 25.04.2025

L’explication réside dans la nature-même des projets déposés : quelques dossiers prévoyant des dépenses massives en Wallonie briguaient en contrepartie des financements conséquents, se heurtant parfois au plafond de 400 000 € par projet fixé par Wallimage. Il est cependant à noter que la grande majorité des dossiers écartés affichaient les qualités nécessaires pour être soutenus et générer, eux aussi, d’importantes retombées économiques en Région wallonne.

Le tableau n’est cependant pas sombre : les 5 films et séries sélectionnés provoqueront un minimum garanti de 10 034 985 € de dépenses audiovisuelles en Wallonie. Cela représente un taux de retour direct spectaculaire de plus de 843 %. Évidemment, ce chiffre ne tient pas compte des très conséquentes dépenses non-éligibles chez Wallimage et des dépenses indirectes venant encore amplifier l’impact économique sur la Région.

Voici les projets qui bénéficieront du soutien de Wallimage :

 Trois films en prises de vue réelles

Novembre 1943. Le front de l’indépendance, organisation de la résistance belge, diffuse un faux journal Le Soir tournant l’occupant allemand en dérision… Le Faux Soir est le premier hacking médiatique de l’Histoire. Porté par le réalisateur Michaël R. Roskam (Rundskop, Le Fidèle) et produit par Frakas Productions, Le Faux Soir bénéficiera d’un ancrage wallon significatif : 40 technicien·nes wallon·nes participeront au tournage dont 5 jours sont prévus chez nous. Le casting inclut des talents régionaux renommés et le scénario est co-écrit par Domenico Laporta. De nombreux prestataires wallons sont impliqués : Tigreville pour les costumes, KGS pour la machinerie, TSF Liège pour l’éclairage, et Level 9 pour les très nombreux effets spéciaux sur le plateau (SFX). Le Studio L’équipe Wallonie prendra en charge une partie du montage image, du montage son, des livrables (deliveries) et du sous-titrage, tandis que Chambre Noire assurera l’audio-description. Notons également que 963 000 € de dépenses wallonnes non-éligibles viennent s’ajouter aux 2 336M considérées par Wallimage. Un dossier parfait !

Avec Venus Electrificata, Wallimage accueille pour la première fois un projet du réalisateur Pierre Salvadori, connu pour Les Apprentis, Hors de prix ou encore En liberté !. Coproduit en Belgique par Versus Production, ce film au budget et au casting ambitieux met en vedette Pio Marmaï, Charlotte le Bon et Gilles Lellouche. L’intrigue nous plonge dans le Paris du début du XXe siècle, où une « Vénus Electrificata », manipulée pour duper un peintre endeuillé, voit sa vie basculer. Le tournage passera 15 jours en région liégeoise, nécessitant le travail de 22 technicien·nes. Les besoins locaux incluront de la figuration, la location de loges et de matériel divers, ainsi que du catering. Le bruitage, le montage et le mixage seront confiés aux studios Cob et Bardaf. Le projet comportera également quelques effets spéciaux numériques (VFX) wallons.

Une populaire franchise revient avec Ducobu et le fantôme de Saint-Potache, sixième opus toujours réalisé par Elie Semoun, qui s’offre ici le luxe d’interpréter quatre rôles différents. Coproduit en Belgique par Umedia, ce nouveau chapitre lorgne vers le fantastique : Ducobu et ses ami·es devront venir en aide au professeur Latouche, hanté par le spectre farceur d’un ancien cancre. Sur les 47 jours de tournage prévus, 13 se dérouleront dans le Brabant wallon, avec 19 technicien·nes. Les dépenses régionales couvriront la location de loges et de matériel technique, les effets spéciaux réalisés en direct sur le plateau et l’indispensable cantine. Bardaf se chargera de la post-production son, le Studio L’Equipe Wallonie gérera les rushes. UFX Wallonie réalisera les effets spéciaux numériques. L’objectif affiché est clair : suivre la lignée des cinq chapitres précédents en atteignant ou dépassant le million d’entrées dans les salles françaises.

Une série et un long métrage d’animation

Alerte Infos : les Marsupilamis sont désormais au pluriel, et ils ne sont pas tous jaunes ! Coproduite en Belgique par Belvision, cette nouvelle série de 52 épisodes de 11 minutes est la première adaptation télévisuelle en 3D de l’univers de Franquin. L’histoire suit Jade et Mica, deux jumeaux intrépides, qui recueillent trois jeunes Marsupilamis gaffeurs, sauvés de la jungle. Leur quotidien en ville se transforme alors en une avalanche d’aventures loufoques. L’implication wallonne est majeure, avec plus de 2,7 millions d’euros de dépenses éligibles. Le studio Dreamwall participera activement au modeling et au texturing des décors et accessoires, ainsi qu’au layout et à l’animation de 13 des 52 épisodes, engageant pour l’occasion de nombreux artistes 3D. Au total, 33 technicien·nes seront sur le pont, dont cinq chef·fes de poste, pour une durée de travail de 24 mois chez Dreamwall, ce qui représente l’équivalent de 28 ETP (emplois temps plein sur un an). Forte d’une licence iconique (plus de 10 millions de bandes dessinées vendues dans le monde depuis 1952), la série bénéficie de partenaires internationaux de poids avec M6 et Nickelodeon.

Après Icare (déjà soutenu par Wallimage), le réalisateur Carlo Vogele revient avec The Lion Queen, un long métrage d’animation musical à l’histoire pour le moins originale : celle d’un lion ténor à la crinière défraîchie, bougon avec la femme de sa vie, une poule pimpante, avec laquelle il a eu un fils, un taureau sculptural qui, contre toute attente, préfère… les zèbres clinquants ! Le projet s’appuie sur un casting vocal de folie réunissant Roberto Alagna, Christophe Willem, Loïc Nottet, Mentissa et Louane. L’impact en Wallonie sera considérable, avec plus de 2,8 millions d’euros de dépenses. Le studio Waooh ! sera au cœur de la production, mobilisant 44 personnes réparties sur 11 postes pour une durée totale de 28 mois. Cela représente un volume de travail de  6.170 jours/personne effectués en Wallonie, soit l’équivalent de 28 ETP. La post-production image sera quant à elle assurée par le studio Bardaf.

Prochaine session

La 125e session de l’histoire de Wallimage (la 3e de 2025) sera organisée juste après le Festival de Cannes. La date limite de dépôt des dossiers est fixée au jeudi 5 juin 2025. Les discussions préalables avec les producteur·rices intéressé·es pourront commencer dès le lundi 26 mai 2025.