Projet fort ambitieux, coproduit en Belgique par Entre Chien et Loup, The Book of Vision suit la trajectoire d’Eva, une jeune médecin prometteuse en poste dans un hôpital romain, qui décide d’abandonner sa carrière médicale pour se consacrer à l’étude de l’Histoire de la Médecine dans une Université américaine. Là-bas, elle rencontre Kevin, un tuteur atypique et découvre dans les archives de l’école, l’histoire d’un docteur du 18e siècle qui va la fasciner. Au point que, peu à peu, les époques se superposent ; jusqu’à se confondre.
Quand on aura précisé que le réalisateur Carlo Hintermann a travaillé sur The Tree of Life et que son chef opérateur Jörg Widmer est également un collaborateur attitré de Terrence Malick, vous ne serez pas étonnés d’apprendre que le réalisateur de La Ligne Rouge œuvrera ici en tant que producteur exécutif. Il est vrai aussi que cet univers ressemble au sien comme deux gouttes d‘eau.
Le casting est tout aussi fascinant avec aux côtés de Carice van Houten (Melisandre dans Game of Thrones), Jérémie Rénier et Gabriel Byrne. Chacun interprétant deux rôles selon les époques abordées par le scénario. Vingt-deux jours de tournage sont prévus en Wallonie avec toutes les conséquences économiques qui en découlent.
Autre coproduction européenne fort intéressante par son originalité et son exigence, Good Favour nous a été amenée par Wrong Men.
Good Favour plongera le spectateur au cœur d’une communauté chrétienne isolée et confrontée à une crise de la foi, qui va reprendre espoir à l’arrivée d’un mystérieux garçon doté, peut-être, de pouvoirs surnaturels. Le film est ainsi une exploration des effets de la religion sur une communauté, de ses nombreuses contradictions et ambiguïtés morales et du danger d’une interprétation erronée ou fondamentaliste.
La particularité de cette production d’origine irlandaise sera d’être tournée entièrement en Belgique, dans les forêts du Sud Est de notre pays. Comme Pilgrimage, précédente collaboration entre Savage Production (IRL) et Wrong Men, beaucoup de techniciens belges seront à l’œuvre sur ce film dont une partie de la postproduction s’opérera en Wallonie. Le casting sera irlando-scandinavo-belge avec de nombreux acteurs de chez nous dans des rôles secondaires.
Face à ces deux productions clairement orientées vers les festivals et un marché cinéphile, le C.A. de Wallimage a également décidé de soutenir deux productions françaises qui devraient faire des ravages dans les multisalles.
Proposé par Nexus Factory, Bras ouverts est le nouveau long métrage de Philippe de Chauveron, réalisateur de Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu. Une comédie très premier degré qui se moque avec bonhomie d’un intellectuel bobo dont la maison se trouve soudain envahie par une famille de Roms. En pleine promo de son nouveau livre, ce héraut de l’ouverture et de la tolérance n’a d’autres choix que de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Mais entre les paroles et les actes, il va découvrir qu’il y a parfois un fossé. Et cela, même si les Roms intègrent très rapidement les différents paradigmes de l’identité française.
Le schéma de (co)production ici proposé est clairement l’archétype de ce que Wallimage a toujours espéré : un gros film français, tourné entièrement en Wallonie avec des moyens techniques, des techniciens et l’industrie technique wallonne sollicités comme jamais. Soit des dépenses très importantes dans la région. Imparable.
Sur un schéma et une ambition commerciale proches, uMédia nous a amené un film alléchant qui risque de faire mouche, Alexandre lui-même : une comédie délirante sur une idée simple, mais originale et efficace.
Sans déflorer complètement le sujet, ici exploité avec virtuosité dans ses moindres détails, disons que le film suit les pérégrinations d’Alexandre… qui meurt dès les premières minutes de cette aventure pour se trouver réincarné dans le personnage le plus proche de lui au moment de son trépas. On imagine facilement le profit qu’un scénariste inspiré peut tirer de cette situation et le moins qu’on puisse écrire est que Hervé Jakubowicz et Dany Héricourt s’en sont donné à cœur joie pour offrir à Manu Payet un rôle inoubliable qui a de très belles chances de cartonner dans les salles.
D’autant qu’en lui adjoignant Grégoire Ludig, un humoriste prisé des plus jeunes (Babysitting) et Didier Bourdon (pour les plus anciens), les producteurs ont élargi au maximum leur spectre commercial. Entièrement tourné en Belgique, Alexandre lui-même effectuera une partie de sa postproduction en Wallonie.
Le dernier projet retenu par le C.A. de Wallimage lors de cette dernière session de la saison 2015/2016 est un documentaire émargeant à la ligne télé du fonds régional. André Cools – Une vie, un destin partira de la mort tragique due l’homme politique wallon pour remonter le cours de l’histoire en mettant de front l’homme et sa carrière publique. Réalisé par Daniel Remi qui a fait ses armes à la télévision sur Devoir d’enquête, le projet est produit par Les Films de la Passerelle avec le service des films documentaires de la RTBF.